jeudi, 26 février 2009
…et la chute
(Les Dépendants – Anticraft – 2009)
Durée 35’48 – 10 Titres
http://www.sophiemeriemrockwell.net
 Elle s’était déjà illustrée en 2001 avec « Happy Fête », revoilà Sophie-Meriem Rockwell avec un deuxième effort qu’elle ne présente pas comme une suite logique du précédent, bien au contraire, mais qu’elle définit quand même comme une suite, ou plus exactement comme une chute … C’est d’ailleurs en lui donnant trois titres ou plus précisément un titre, « …et la chute », et deux sous titres, « Minor Art Work » et « Je suis trop peureuse je n’ai pas d’amis », que cette danseuse classique devenue chanteuse et poète nous propose un opus de ce qu’elle taxe de chansons impopulaires dans lequel elle nous invite à une sorte de voyage d’Alice prisonnière d’un labyrinthe où l’on trouve un mellotron, un glockenspiel, un vibraphone, un harmonium et tant d’autres instruments encore !
Elle a la voix lancinante et répétitive d’une Jane Birkin mais sans l’accent so british qui va avec et si les chansons de Sophie-Meriem Rockwell déroutent au premier abord par cette volonté lo-fi qui les caractérise et par cette absence d’orchestration qui se veut omniprésente, c’est après quelques écoutes avec une certaine attirance que des morceaux comme « Les étoiles tombantes », « Va mourir », « Tut tut pouet pouet » ou « Balalaika » reviennent insidieusement vers l’auditeur pour mieux se rappeler à son bon souvenir … Alors ce qui agaçait hier devient une force dès le lendemain et on se prend à apprécier un peu puis carrément à adorer ce dépouillement musical plein d’ingéniosité qui sait aider un morceau tout entier à s’appuyer sur une seule note, voire parfois sur deux, et à marteler l’esprit avec un la ou avec un mi pour mieux faire passer un texte qui n’a parfois d’autre raison d’être que celle justement d’être un texte. A force d’abnégation artistique, de changements continuels des formats établis et de ralentissements systématiques des tempos, Sophie-Meriem Rockwell est tout bonnement en train de créer une véritable révolution musicale qui n’a pas partie gagnée d’avance mais qui risque fort de trouver des adeptes ! Il faut savoir oser être impopulaire si l’on veut un jour peut-être être dépeint comme un grand génie créateur …
|
