jeudi, 05 février 2009
The secret teaching of street light
(Gazul Records – Musea – 2009)
Durée 59’55 – 11 Titres
http://www.negralinea.com
http://www.myspace.com/negralinea
 Ils sont Français et pourtant leur musique est empreinte d’une culture américaine dans laquelle on sent l’influence sous-jacente de Kerouac ou encore de Crumb et s’ils se présentent eux-mêmes comme étant la frontière qui sépare non seulement le jour de la nuit mais aussi plus insidieusement les jours l’un de l’autre, Negra Linea n’en reste pas moins une formation qui donne dons le rock indie en mélangeant des sonorités venues des cinq ou même des six dernières décennies. Pour David Comunello (guitare), Mélanie Collin (piano), Alexandra Prat (chant), Christophe Blonde (guitare), Mathieu Ambrosiak (basse) et Meriem Rezik (batterie), l’heure est désormais venue de donner un successeur à l’excellent « 13 Visions » qu’ils nous avaient présenté il y a cinq ans et c’est en multipliant les invités qu’ils s’y sont attachés sur une période étalée entre 2007 et 2008 … « The Secret Teaching Of Street Light », ou comment ne pas mettre la charrue avant les bœufs !
Negra Linea a une capacité toute particulière à imposer des ambiances à la fois glauques et attirantes et ce nouvel effort ne déroge pas à la tradition puisque l’on y retrouve des touches fifties au possible sur lesquelles un volet noisy venu tout naturellement de la fin du deuxième voire carrément du début du troisième millénaire sait se poser à l’occasion. Gorgées de cuivres et de chœurs ou au contraire juste portées par une note de piano, les mélodies nous entraînent à chaque instant dans une plongée vers un infini représenté par l’autre extrémité de la ville, une plongée en apnée qui surprend non seulement par sa durée mais aussi et surtout par la diversité des couleurs et des sensations que l’on traverse en la vivant. Sombre et oppressant puis plus léger et finalement complètement dépouillé, « The Secret Teaching Of Street Light » est un voyage imaginaire, une errance en pleine « American Culture » qui transporte l’auditeur sans violence aucune mais avec beaucoup de fermeté dans des morceaux de véritable bonheur comme peuvent l’être « Back To Paris », « Manhattan’s Burning », « Elvis FM », « Paris-JFK » ou encore « The Gate » … A l’heure où « The Rose And The Lily Of The Valley » aurait pu être l’épitaphe naturel de ce nouvel effort de Negra Linea, on s’armera de beaucoup de patience pour trouver le morceau caché qui sonne l’ultime oraison funèbre au « General In’s Funeral » et on saluera une fois encore l’originalité et le talent d’un groupe qui a su se surpasser pour proposer un véritable chef d’œuvre quelque peu hors des modes mais tellement ingénieux que l’on ne se lasse pas de l’écouter en boucle !
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