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EMILY LOIZEAU pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 31 janvier 2009
 

Pays sauvage
(Polydor – Universal – 2009) 
Durée 52’31 – 14 Titres

http://www.emilyloizeau.com
http://www.myspace.com/emilyloizeau       

Il n’aura fallu que trois ans à Emily Loizeau pour revenir de « L’autre bout du monde » et c’est aujourd’hui dans un « Pays sauvage » qu’elle nous accueille, un pays dans lequel elle ne veut être pas une sorte d’esthète mais bel et bien une aventurière, un mélange poétique dans lequel on trouverait autant de Kerouac que de Rimbaud … Conçu en toute intimité, le premier album de la pianiste et chanteuse l’a conduit sur les scènes les plus belles mais aussi les plus folles et c’est en gardant la tête froide et l’esprit libre qu’Emily s’est offert un second ouvrage qu’elle taxe de hippie, un album pour lequel elle a invité quelques amis rencontrés sur les routes musicales qu’elle a arpentées de long en large trois ans durant. Elle aurait bien voulu faire cet album à la maison mais il n’y avait pas la place, alors c’est vers Paris qu’elle s’est rendue pour enregistrer au Studio Pigalle puis pour mixer aux Studios de la Seine avant d’envoyer le tout se faire masteriser ailleurs, du côté de Los Angeles … Sautant du Français à l’Anglais sans même que son public ne s’en rende compte, Emily qui a une moitié d’elle importée de Grande Bretagne n’en finit plus de nous charmer !

Le « Pays Sauvage » d’Emily Loizeau, c’est une auberge espagnole où chacun est venu jouer les guests mais jamais les stars, un album dans lequel on croise en toute humilité Moriarty, David-Ivar Herman Düne ou Thomas Fersen mais aussi Jocelyn West et Danyel Waro ou encore un Chœur des Femmes à Barbe de Paris dans lequel se rejoignent presque incognito Jeanne Cherhal, Olivia Ruiz et Nina Morato … Mais plus que les invités, c’est ce qu’ils ont réussi à faire de cet album qui est impressionnant puisque l’on y chemine en roulotte, que l’on y croise les influences populaires de chacun, que l’on y ressent aussi bien le froid de la peine que la chaleur de la joie, le côté lancinant du folk blues et l’autre plus rythmé du maloya. Fille imaginaire de Tom Waits et de Nina Simone mais aussi de Brassens et de Barbara, Emily Loizeau pourrait presque être accusée de se disperser tant ses nouvelles chansons s’éparpillent dans des directions différentes, mais la réunion de toutes ces petites parcelles musicales en arrive à produire une carte tellement attachante et colorée de son « Pays sauvage » que l’on signe sans la moindre hésitation au bas de la demande de visa qui nous conduira à rejoindre au gré d’une voix parfois surprenante mais toujours convaincante une « Sister », une « Coconut Madam », « La femme à barbe », « Ma maison » ou encore « Le cœur d’un géant » et à profiter en bonne compagnie de titres aussi aboutis que « Tell Me That You Don’t Cry » et son pendant réunionnais « Dis moi que tu ne pleures pas », « The Princess And The Toad » et enfin « La photographie », un texte de Jean-Lou Dabadie qui se greffe au plus juste sur un thème de l’« Orphéo » de Monteverdi. Pour illustrer toute cette délicatesse, il fallait bien les photos de Jean-Baptiste Mondino et c’est tout naturellement lui qui s’est chargé de faire le portrait officiel qui ornera toutes les mairies d’un « Pays Sauvage » officiellement reconnu du reste du monde dès le 2 février. Superbe album !