mardi, 30 décembre 2008
L’étrange beauté de nos rêves
(Anticraft – 2008)
Durée 30’53 – 8 Titres
http://www.myspace.com/shalanaaroy
 Ils viennent des Yvelines et se posent à un juste milieu entre Brel dont le chant reprend souvent des intonations et Noir Désir à qui ils ont emprunté une grosse partie de leur énergie, on a connu pire comme ressemblances … Shalana Aroy se décrit donc lui-même comme un groupe de rock francophone qui a au plus profond de lui l’envie irrésistible de tout renverser sur son passage, de mettre les salles de concerts à feu et à sang non pas en jouant des poings mais tout simplement en jouant sa propre musique et en le faisant avec passion, avec ferveur ! Rompus à l’exercice de la scène, Alexandre Balioussis au chant, Julien Bouladoux à la basse et Théodore Roubach à la batterie ont invité quelques copains pour passer au studio et y mettre en boite cette superbe rondelle sur laquelle les guitares ont une véritable dimension et où les arrangements donnent un côté très pro et très abouti à un ensemble qui ne manque pas de convaincre. L’essayer c’est l’adopter !
Shalana Aroy est un groupe en colère, un groupe qui n’est pas décidé à se plier aux règles qui ne lui conviennent pas et qui le fait savoir en gueulant sa rage avec une ingéniosité qui fait plaisir à voir, avec une décence qui frôle parfois l’indécence mais qui a toujours l’intelligence de ne pas définitivement passer la barrière … Si l’on adhère très vite aux textes tant ils sont brillants et lucides, on ne reste forcément jamais insensible à des musiques qui adoptent un ton très rock, quand bien même les guitares s’évadent parfois vers l’acoustique tout en gardant une vivacité convaincante. Conquérants dès « La page des salauds », les Franciliens nous mettent très vite les nerfs en pelote avec un lot d’hymnes imparables parmi lesquels on remarque spontanément « Deux fois » et ses « Je t’aime » exhortés avec une force toute particulière, « Mathilde » et « A la dérive » qui s’appuient sur des associations de refrains et de mélodies entêtantes, « Anarchie » et ses attaques subtiles à l’attention d’un Elysée au mieux immobile, au pire véritable source de conflits sociaux et humains … Ouvrir sa gueule est un art délicat et Shalana Aroy le fait avec un talent tout particulier, n’hésitant pas à torturer ses morceaux pour les rendre encore plus attachants, à les violenter pour les faire devenir hargneux et en même temps tellement séduisants ! Ils ne font pas encore du metal mais sont déjà partis voguer un peu plus loin que la chanson française, rejoignant dans la démarche ce que l’on taxait il y a une vingtaine d’années de rock alternatif … « L’étrange beauté de nos rêves » risque fort de les faire entrer très rapidement dans la liste des groupes dont on parlera longtemps, retenez bien leur nom un peu bizarre, ils s’appellent Shalana Aroy et ils n’ont pas fini de nous faire vibrer !
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