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THOMAS EZEKIEL pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 26 décembre 2008
 

La gueule du monde
(Mosaic Music Distribution – 2008) 
Durée 43’16 – 11 Titres

http://thomasezekiel.free.fr
http://www.myspace.com/thomasezekielmusique

Il n’a pas encore trente ans, et pourtant Thomas Ezekiel est déjà ce que l’on peut appeler un artiste complet, un chanteur dont le style est à la fois très personnel et parfois un peu classique, une sorte de mélange ultime dans lequel on croise autant Jacques Higelin et Mathieu Chédid que Django Reinhardt ou Ray Charles, que Thelonious Monk et James Brown … Du swing manouche au jazz-gospel et du ragtime au funk, Thomas Ezekiel a tout essayé dans sa jeune carrière et c’est grâce à un premier album salué par le public et par la profession qu’il s’est retrouvé avec ses complices à jouer les jokers de luxe aux côtés de Jim Murple Memorial, de Bumcello ou de Blankass sur les plus belles scènes de l’Ouest de la France. Adepte des bons mots, le chanteur, pianiste et guitariste retrouve Vincent Hémery à la basse et à la contrebasse, Joël Valade à la guitare et Thomas Hilaire à la batterie et nous offre un deuxième effort particulièrement abouti auquel il va être très difficile de résister !

« La gueule du monde » est un ouvrage totalement décomplexé dans lequel Thomas Ezekiel se lâche entièrement, n’hésitant pas à mettre en avant tous les genres qui lui passent sous la main et nous faisant tour à tour le coup du jazz-funky, de la musique caribéenne, de la soul haut de gamme, du rock ou du piano bastringue pour mieux asseoir une parfaite osmose sur des fondations bordéliques au possible. On pourrait presque s’y perdre si le rendu général n’était pas si harmonieux mais en bon maître de cérémonie qu’il est, l’artiste nous tend à chaque instant la main, y glissant un jeu de mot subtil, une plaisanterie légère, un accent grave ou même un clin d’œil grivois et saupoudrant qui plus est le tout d’un chant qui use d’une très large palette de tessitures et qui sait tirer parti quand il le faut d’un petit cheveu sur la langue qui donne à l’ouvrage un cachet irrésistible. On saluera l’excentricité lucide, à moins que ce ne soit de la lucidité excentrique, de titres comme l’épatant « Kenetz (La ville des klebs) » qui débute l’album en fanfare mais aussi les excellents successeurs que sont « Mademoiselle Croque-Monsieur », « Sous-fifre », « La gueule du monde » ou « Les calembours et les carabistouilles », de purs moments de folie communicative à peine tempérés par un très émouvant « L’automne » posé à même l’album dans un total contre-courant mais avec tellement de réussite que l’on y succombe au moins autant qu’aux autres morceaux. On ne reste pas longtemps indifférent à l’appel de Thomas Ezekiel et grand bien nous ferait à tous si au lieu de s’en foutre, il pouvait cette fois exploser à « La gueule du monde » …