jeudi, 18 décembre 2008
Utopies dans le décor
(Echo Productions – AZ – Universal – 2008)
Durée 59’00 – 16 Titres
http://www.pepsmusic.com
http://www.myspace.com/pepsofficiel
http://www.echoprod.fr
 Pep’s est bien évidemment le nom du groupe qu’il conduit, mais c’est surtout le surnom de Florian Peppuy, auteur, compositeur, chanteur et multi-instrumentiste grenoblois qui fait avancer contre vents et marées sa barque dans un registre où l’on sent autant le rock que le reggae ou la soul mais où la chanson à textes est la seule règle définitive. Révélé au public en 2001, Pep’s attendra deux ans pour se fendre d’un premier album qu’il emmènera copieusement sur les routes durant cinq années qui ne seront interrompues que par la sortie d’un maxi, « En attendant … », débarqué en 2006. Devenu aux yeux de tous un groupe de scène, Pep’s n’en finit plus de connaître le succès avec « Liberta », un titre qui fait les belles heures du web où l’on en trouve plusieurs centaines d’adaptations faites par diverses formations mais aussi par nombre d’individus lambda qui adhèrent à la philosophie du morceau … La rencontre avec Mike Dinca sera décisive et c’est avec Echo Productions que Pep’s continuera la route, sortant en 2008 un deuxième opus, « Utopies dans le décor », où la basse de Philippe Berruyer, la batterie de Guy2mop et les claviers et machines de Dan Bicrame complètent un tableau esquissé au blow pen.
A un juste milieu entre Sinsemilia et Tryo, entre Led Zeppelin et Ben Harper, Pep’s est sans aucun doute l’alternative rock à Noir Désir et c’est en présentant un album fait d’œuvres à la fois fortes et délicates qu’il vient attraper l’auditeur par son côté le plus sensible sans pour autant céder à l’appel de la sensiblerie à bon marché. Jamais bateau, les chansons de Pep’s tiennent pourtant carrément bien l’eau et si la réalisation des ces « Utopies dans le décor » est totalement irréprochable, la patte omniprésente de Laurent Gueneau y est bien entendu pour quelque chose. Sorte de grand frère lucide et pas ringard pour un sou, Pep’s s’efforce à chaque instant de faire ouvrir les yeux, sans forcément prêcher la bonne parole mais en indiquant simplement juste une direction, en proposant sa propre manière de voir sans pour autant l’imposer … Qu’il le fasse en funk, en reggae ou en hip hop, le résultat est à chaque fois parlant et on se retrouve très vite enveloppé non pas simplement par des titres impeccables comme « Mélodie », « Dans ma tête », « Fakir » ou « A l’insouciance » mais tout bonnement par un ensemble cohérent et convaincant dans lequel on trouve à l’occasion un peu de cuivres mais où ce qui surnage avant tout n’est autre que cette formidable humanisme qui fait avancer Pep’s au quotidien. Il ne crie pas son engagement dans ses chansons, il l’explique et essaie de le transmettre du mieux qu’il le peut et s’il avoue qu’il aimerait se « Contenter de rien », il n’en renonce pas pour autant à remettre deux versions de « Liberta » sur l’album, la première dans le tracklisting usuel et la seconde en live qui trouve sa place avec un superbe « Tristan » et une version unplugged de « J’te serre » dans les bonus inhérents à la toute récente réédition consécutive à la signature avec AZ. L’année 2009 s’annonce prometteuse pour Pep’s et c’est le rock français dans son ensemble qui en sera le grand bénéficiaire !
|
