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KIARLA pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 30 décembre 2008
 

Les brumes ou la nuit
(JPB Productions – 2008) 
Durée 50’18 – 13 Titres

http://www.myspace.com/kiarlaofficiel

C’est en nous proposant un premier album pour le moins réussi que Jean-Pierre Chiarla alias Kiarla s’invite à la table des grands auteurs et compositeurs, un endroit d’où il ne devrait pas repartir très vite tant ses créations font de lui non seulement un très bon songwriter mais également un très intéressant interprète. Un brin de Bashung et un autre de Gainsbourg dans le style font de Kiarla un artiste auquel on s’attache très vite et les mélodies qu’il nous fait servir par Regis Ceccarelli à la batterie et Laurent Vernerey à la basse mais aussi par divers guitaristes comme Roman Chelminsky, Eric Muller, Nelson Ferreira ou David Moreau ou encore par des pianistes comme Benjamin Nakamura Constant et Walter Araujo et enfin par Jean-Yves Lozac’h à la pedal steel et Raphael Coz à l’harmonica sont de véritables invitations à un voyage au plus profond de l’inconscient à la recherche du beau absolu. Esthète particulièrement inspiré, Kiarla en appelle autant aux poètes qu’aux peintres pour nous emmener dans son art et le résultat ne manque pas de surprendre !

Réussir une première œuvre est une chose pas forcément évidente sur le papier mais Kiarla y a mis tellement d’énergie et de volonté que c’est au bout du compte avec bien plus que les honneurs qu’il s’en sort, et pas seulement parce qu’il a sorti de derrière ses consoles toute l’artillerie du monde musical de l’hexagone ! En effet, c’est un style particulièrement convaincant qu’il adopte dans « Les brumes ou la nuit », un style certes un peu étrange puisqu’il se situe à un juste milieu entre l’Angleterre et la France, non pas parce que Kiarla a enregistré dans le tunnel sous la Manche mais bel et bien parce que ses sonorités s’échelonnent entre celles d’Abbey Road et celles du Studio de la Grande Armée. On se sent irrésistiblement aspiré par cette voix profonde et un peu grave, par cette diction qui évoque par moments Grand Corps Malade dont Kiarla adopte aussi parfois le ton lancinant, par ces textes dans lesquels on sent le poids de l’influence de Baudelaire et de Verlaine mais aussi de Nietzsche ou de Dostoïevski, et c’est en cheminant d’un « Cœur délié » jusqu’en « Afrique », du « Kalahari » jusque vers « Dorian Gray », que l’auditeur séduit s’émerveillera d’un « La mort, laisse moi du temps », d’un « Je ne veux plus que tu pleures » ou encore d’un « Difficile de faire de la poésie ». D’aucuns regretteront le ton un peu monotone adopté par Kiarla, les autres considèreront au contraire que c’est ce qui fait son charme … Le beau absolu est difficile à décrire et « Les brumes ou la nuit » tente simplement d’en donner la vision personnelle de son créateur, forcément sujette à discussion ! C’est le lot commun de toute forme d’art …