vendredi, 19 décembre 2008
Fort intérieur
(Autoproduction – 2008)
Durée 50’12 – 11 Titres
http://www.alifair.com
http://www.myspace.com/alifairband
 La belle histoire d’Alifair continue encore et toujours d’évoluer autour de ses deux membres fondateurs, la délicate Aurore Reichert à la voix de velours et le virtuose Jean-Pascal Boffo, l’homme aux multiples talents dont celui de guitariste n’est pas le moindre. Entourés comme à chaque fois en studio par leurs amis musiciens se partageant la basse, la batterie et même à l’occasion les claviers, les deux têtes pensantes du groupe ont aujourd’hui décidé de changer quelque peu de formule et c’est désormais en duo qu’ils vont à la scène, un endroit où ils sont passés une bonne centaine de fois seuls ou en compagnie d’Emilie Simon, Luke, Ange ou encore Emily Loizeau depuis leur rencontre en 2001. Pour ce troisième opus une fois encore enregistré à la maison, Alifair a fait appel à l’ami Hervé Rouyer aux drums et à Gautier Laurent à la contrebasse, invitant même une seconde voix sur un titre … Mais il sera temps d’y revenir plus tard !
On le sait depuis « Mélanfolie », le premier opus d’Alifair sorti en 2002, les textes sont indiscutablement le grand plus qui permet aux albums du groupe de très vite devenir irrésistibles. Alors une fois encore, Aurore Reichert a sorti le grand jeu et s’est livrée à quelques enchevêtrements de phrases bien sentis, à quelques rimes folles qui interpellent, à quelques jeux de mots truculents dont on ne se lasse jamais … Mais tout ça sans les musiques composées de concert par le tandem originel ne serait rien et c’est en s’attachant à chaque instant à trouver l’équilibre parfait entre de vieux relents venus du jazz et du prog et une volonté ouvertement affichée de faire une pop teintée de rock et d’indie qu’Alifair nous sert sa nouvelle volée de onze titres, un peu moins que sur les précédents efforts, une livraison fort sympathique sur laquelle on remarque de petites perles comme « L’arbre à plumes », « Café noir », « Prière odieuse » ou « Histoire d’eau » mais aussi « La belle et le rebut », un titre brûlant au possible sur lequel Louis Ville donne la réplique de la plus belle des manières à Aurore Reichert. Le son cristallin des guitares habille le chant d’un manteau de sensualité irrésistible et quand lui vient l’idée saugrenue de s’en aller vers les sonorités hindoues du sitar, Jean-Pascal Boffo nous rappelle une fois encore qu’il est décidément l’artiste de toutes les situations, et pas seulement en son « For(t) intérieur ». On aime vraiment beaucoup !
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