jeudi, 11 décembre 2008 Quand auront fondu les banquises (Tacet – L’Autre Distribution – 2008) Durée 45’59 – 14 Titres
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Récompensé en novembre dernier par un Grand Prix In Honorem de l’Académie Charles Cros pour l’ensemble de sa carrière, Allain Leprest retrouve le chemin des bacs pour le plus grand plaisir de ses fans parmi lesquels on compte entre autres le gratin de la chanson française. Déjà salué par le volume 1 de « Chez Leprest », un opus où les Olivia Ruiz, Jacques Higelin, Sanseverino, Michel Fugain et autres Yves Jamait lui rendaient un vibrant hommage en reprenant ses chansons, le poète qui a si bien chanté « Mont Saint Aignan » a fait fi de la maladie qui le ronge depuis deux années et de tous les doutes qui en découlent et s’est offert de nouveaux textes toujours aussi forts qu’il chante avec une voix peut-être un peu plus douce mais toujours aussi attachante, un peu comme si, de la poignée de gravillons qui habite sa gorge, une certaine forme de délicatesse prenait ses racines …
Il est toujours difficile de donner un avis sur un artiste aussi génial que peut l’être Allain Leprest tant son œuvre passée force le respect et tant les mots avec lesquels il jongle si habillement semblent plats quand on juxtapose sa propre prose à côté des vers si ingénieusement conçus par un créateur hors pairs … Et puis forcément, il arrive le moment où l’on se lance et où l’on ne peut plus tarir d’éloges devant la beauté de textes comme « Les Tilleuls », « Quand j’étais mort », « Amante ma jolie », « Ménilmanouch’ » ou encore « On leur dira ». Et fatalement, il faut bien en arriver à un moment ou à un autre à se détacher des mots pour mieux évoquer un habillage musical où des arrangements délicats viennent mettre le piano en valeur, où la voix d’Yves Jamait vient poser son grain rocailleux dans celle du maître pour un « J’habite tant de voyages » émouvant au possible, où rien ne choque jamais mais où tout est toujours touchant, presque surréaliste tellement le beau est à la fois absolu mais aussi permanent ! Assagi mais aucunement résigné, Allain Leprest signe avec « Quand auront fondu les banquises » un album que la mémoire gardera aux côtés de ses meilleurs, mais en avait-il un jour sorti de moins bons ? Rien n’est moins sur …
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