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DON DJOUDI pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 10 décembre 2008
 

Street tape volume 2
(Sink9prod – 2008)
Durée 79’19 – 21 Titres
 
http://www.myspace.com/dondjoudi59

L’histoire de Don Djoudi ressemble à celle de nombre d’autres jeunes de sa génération, avec la découverte du rap grâce entre autres à IAM et avec en parallèle un rejet de l’enseignement un peu trop sclérosé qu’on leur prodigue à l’école sans véritablement leur proposer d’autre finalité que le chômage et l’exclusion. Installé dans le Nord de la France, Djoudi commencera à écrire en 2000 et offrira ses premiers morceaux à ses amis, mettant dedans tout ce qui l’interpelle, le racisme, les amis, les vacances, la vie de tous les jours … Petit à petit le cercle de ses amis grandit et évolue et Djoudi devient à la fois de plus en plus engagé et de plus en plus touchant, ses textes lui permettant en 2006 de sortir sa première « Street Tape », un ouvrage confidentiel tiré à deux petites centaines d’exemplaires qui lui attireront quand même quelques dizaines de milliers d’écoutes sur son site ! Fort de ce début de reconnaissance, Don Djoudi créait et réalisait entre 2007 et 2008 une seconde « Street Tape » et y invitait nombre de ses amis pour la rendre encore plus attirante …

Si les sujets qui le touchent sont toujours structurellement les mêmes, Don Djoudi a affiné ses flows et son écriture et s’il n’hésite pas à citer Martin Luther King ou à évoquer la Palestine au détour d’une rime, c’est avec beaucoup d’intelligence qu’il le fait, sans user d’un quelconque opportunisme malvenu mais au contraire en argumentant sa prose, en la rendant sincère. Tout y passe, de la douleur de la maladie qui emporte un enfant jusqu’aux origines qui rappellent forcément l’artiste vers la culture de ses parents en passant par malaise des cités, par l’omniprésence du racisme, par la montée de l’intégrisme, par la difficulté de réussir quand on fait de la musique, qui plus est du rap … Accompagné à l’occasion de Nordine, de Vanessa ou de quelques autres membres de la scène rap du Sink9, Don Djoudi fait preuve de beaucoup de réalisme en dressant un tableau ni trop noir ni trop rose de ce qui l’entoure, sans cracher gratuitement une quelconque haine mais en s’efforçant d’accompagner ses flows parfois emprunts d’un poil d’humour caustique de beats où les rythmes orientaux rejoignent les emprunts à la musique classique et où les scratches se mélangent au violon où encore à l’oud. Victime de quelques baisses de régime et d’inspiration sur sa seconde moitié, « Street Tape » n’en reste pas moins un ouvrage conscient que l’on écoutera comme il vient, pas forcément comme une leçon de morale mais plutôt comme une invitation à réfléchir ou tout simplement à ouvrir les yeux. Bien pensé !