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TRUST à CAEN (14) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 12 novembre 2008
 

TRUST
LE ZENITH – CAEN (14)
Le 11 novembre 2008

http://www.trust.tm.fr
http://www.myspace.com/trustfr 
http://www.lessuperheros.com 
http://www.myspace.com/lessuperheros

C’est le dernier baroud d’honneur, la der des ders, l’ultime Zénith de la tournée 2008 pour Trust et pour l’occasion, quelques amis ont fait le déplacement jusqu’à Caen ! Les fans bien entendu mais aussi le guitariste Hervé Raynal ou encore l’acteur et producteur Dominique Besnehard qui alimentent copieusement une salle toute guillerette où près de trois milliers de spectateurs se pressent pour ne rien manquer de l’évènement !

Ce sont désormais des habitués d’un « Apocalypse Tour » qui dure depuis début octobre puisque c’est la quatrième fois ce soir que Les Super Héros ouvrent pour Trust avec leur show bien construit et mené de main de maître par Jérôme, chanteur et guitariste de cette joyeuse bande de loufs où l’on trouve des guitares et une section rythmique mais aussi des cuivres et même un tromboniste en kilt ! L’histoire ne dira pas s’il porte le slip en dessous … Débutant sur un « Contre temps » qui n’est autre que le tittle track de leur dernier album, Les Super Héros vont ce soir mettre une bonne grosse claque à Caen, histoire de bien mettre les spectateurs dans le bain avant le grand show qui les attend. On en passe ensuite par quelques belles pépites comme « Je reste » ou « Chacun son étoile » et le public se prête très facilement au jeu d’un rock teinté de punk et de ska dans lequel on croise les restes de La Mano Negra mais aussi des relents qui évoquent pêle-mêle Les Ejectés, Les Caméléons, La Ruda … Des noms de groupe à articles tout comme ces brillants limougeauds dont on reparlera très vite tant ils sont non seulement talentueux mais qui plus est fort sympathiques !

Le temps de replier le plateau des Super Héros et c’est déjà à Trust de s’y coller. On sentait bien tout à l’heure au soundcheck puis backstage que l’ambiance était à la fête et que cette fin de tournée s’affichait autant comme un soulagement, celui que tout se soit bien passé, que comme la naissance d’une nouvelle envie, celle de continuer à jouer et à donner des concerts, ce qui sera fait dans moins d’une dizaine de jours dans de superbes clubs intimistes ! En attendant, Trust a un dernier Zénith à faire tomber et c’est avec un début de set classique qu’il s’y attache, Farid Medjane envoyant l’intro de « Marche ou crève » juste après les premières facéties de Deck et tout le monde enchaînant avec le même plaisir sur « Darquier » puis sur « Palace » ! Le son impeccable rivalise d’ingéniosité avec les lights et dans les premiers rangs, ça rugit et ça bondit comme au vieux temps des arènes romaines … Les fauves sont lâchés, Bernie invite une première fois les gradins à se lever et à donner de la voix et ça répond plutôt bien, signe que la soirée sera excellente !

Il est temps d’ouvrir le grand livre de « 13 à table » et d’y puiser quelques pamphlets, histoire de rappeler qu’en 2008, Trust est toujours un groupe qui compose et que quoi que certains en disent, ses compos sont toujours de véritables brûlots de pur rock’n’roll ! « La morsure » laisse ses premières traces avant que Malraux ne s’invite sur l’intro de « Toujours parmi nous » puis c’est un Bernie tout souriant qui rappelle les « Promesses osées » d’un président élu au suffrage universel un soir de mai Place de la Concorde … On retourne un moment vers les oldies goodies avec « Mr Comédie » puis c’est « Surveille ton look » tout habillé de samples qui s’invite à la fête devant un public parfois surpris, souvent conquis !

Bernie présente comme chaque soir L’Abeille, colossal technicien chargé de s’occuper du plateau et donc par la même occasion d’apporter les tabourets pour « En apparence », mais ce dernier lui a réservé une surprise en empruntant le kilt de Benjamin des Super Héros et forcément, ça dérape un peu … Le morceau terminé, Vivi se chausse en Lag et c’est reparti pour du rock avec « Chaude est la foule », un titre issu des sessions de fin 2006 qui s’accroche plutôt bien dans un répertoire qui ne manque pourtant pas de choix compte tenu des huit albums studio mais aussi des nombreux morceaux satellites que le groupe compte à sa discographie !    

Trust invite régulièrement au partage et c’est désormais le moment de s’exécuter, le public étant fermement mais cordialement invité à le faire en donnant de la voix sur le tout nouvel hymne, « Epistémophilique », toujours prétexte à quelques bonnes tranches de rigolade ! Iso qui porte ce soir les couleurs de la Juve et plus particulièrement le numéro 4 de Vieira lance le groove bien rhythm’n’blues du morceau et c’est parti pour quelques minutes de pur bonheur avec un groupe qui s’amuse autant que son public et qui le montre. Remarqué pour sa bonne humeur et sa participation active, un fan se voit convié à terminer le morceau sur scène et c’est donc Philippe qui entrera dans l’histoire de Trust en allant se coller entre Bernie et Nono pour un final dont il risque de longtemps se souvenir …

On revient aux choses sérieuses, bien que cela ne reste que de la musique, et ce sont « Saumur », « Psaume » et « Vae Victis » qui se regroupent en un seul enchaînement, créant la surprise, parfois un peu amère de voir le final cataclysmique du premier de ces trois titres passer à la trappe au profit d’un ensemble qui tient pourtant plutôt bien la route. Corps noir, accastillage doré, c’est la toute nouvelle Gretsch signature qui apparaît sur les premières notes du « Mitard », un morceau lui aussi réarrangé au grand dam de certains qui lui préféraient la version originale, peut être plus virulente … Toujours est il que Trust assume ses choix et que le groupe continue de jouer ce standard ainsi, rappelant quand même que celui qui décide sur scène, c’est le groupe et non son public et que si l’opinion de ce dernier compte forcément, ce n’est pas à lui que revient la décision finale …

Faire un retour en arrière de plus de dix ans est chose facile avec Trust et c’est avec deux extraits du superbe « Europe et Haines » que le public se laisse emmener dans la machine à remonter le temps … On se prend coup sur coup « On lèche, on lâche, on lynche » et « Le temps efface tout » et on se souvient à quel point les titres de cet album étaient efficaces sur scène en 1997. Bien content de les retrouver l’un et l’autre ce soir, et de les retrouver avec la Nonocaster en prime puisque les amplis de Nono lui jouent un mauvais tour et que ses jolies Gretsh rouge ont du mal à passer. On gardera donc la guitare customisée jusqu’à la fin du set pour non pas le cadeau du jour mais bel et bien les deux cadeaux du jour puisque Trust balance en un seul bloc deux vieux standards, « Bosser huit heures » tout habillé de samples et « Préfabriqués » ponctué de la démonstration de force de Farid Medjane, toujours aussi irrésistible aux drums ! Fin d’un premier acte qui est passé comme une lettre à la poste, du moins avant que l’on commence à essayer de la privatiser …

Reprendre ses forces n’est qu’anecdotique quand on affiche la forme olympique qu’à Trust ce soir et c’est après quelques secondes de break que la bande des six revient au charbon, Nono rechaussant sa Gretsch pour « L’Elite » et son solo intense et particulièrement jouissif puis revenant à la maison mère en retrouvant ses Fender pour « Là où je vis » et « Black Blanc Beur ». Présenter ses camarades de combat est un jeu dans lequel Bernie excelle et il ne va pas se priver de le faire une dernière fois ce soir en honorant bien évidemment ceux qui sont sous les feux des projecteurs mais aussi les autres, les anonymes, ceux qui n’ont généralement pas droit aux applaudissements, Franck et L’abeille à la technique plateau mais aussi tous les techniciens et bien évidemment Féfé sans qui trust ne serait pas là aujourd’hui, Ariane à la production et tous ceux qui ne peuvent pas venir les rejoindre puisqu’ils sont aux lumières, au son, dans le bus ou simplement en train de se reposer un moment avant le dernier grand rush … Et puis vient le moment d’émotion, l’hymne « Antisocial » qui retentit sans doute pour la dernière fois dans un Zénith cette année ! Le public explose, hurle, bondit une dernière fois et acclame ses idoles du soir, Bernie, Nono, Vivi, Iso, Farid et Deck … La messe est dite, il ne reste plus qu’à remballer l’autel et à plier le décor.

Ainsi s’achève un « Apocalypse tour » qui aura tenu ses promesses, celles de marquer les retrouvailles entre un groupe et le public de France mais aussi de Suisse et de Belgique. Accueilli avec diverses fortunes, Trust aura su chaque soir convaincre la majeure partie des spectateurs, signant pourtant définitivement son divorce avec certains vieux fans moins ouverts au changement, à l’évolution, deux ingrédients primordiaux dans ce groupe qui fonctionne encore et toujours à l’envie. Quelques chanceux retrouveront Bernie et ses potes dans les jours qui viennent à Verviers ou à Monaco mais pour nombre d’entre nous ce soir, c’est bel et bien fini … On attend forcément une suite mais ça, je suis certain que Trust y pense déjà, et pas qu’un peu !

Fred Delforge – novembre 2008