lundi, 01 décembre 2008
Sicilien
(Deutsche Grammophon – Universal – 2008)
Durée 47’29 – 13 Titres
http://robertoalagna.artistes.universalmusic.fr
 Fils d’immigrants Siciliens, Roberto Alagna est un de ces chanteurs innés qui ont eu l’ingénieuse idée de développer leur talent au contact de professeurs et c’est en remportant le concours Pavarotti en 1988 puis en endossant son premier rôle de ténor dans La Traviata qu’il débutera une carrière couronnée très rapidement d’un succès phénoménal. Acclamé sur les scènes mondiales les plus prestigieuses, La Scala de Milan, le Metropolitan Opera de New York et bien entendu L’Opéra Bastille de Paris, ce génie qui a chanté Verdi, Bizet, Gounod, Donizetti ou encore Offenbach s’offre aujourd’hui dans un enthousiasme agréable à constater son album le plus personnel, un recueil dans lequel il abandonne temporairement les airs d’opéra pour rendre hommage à la chanson sicilienne … Surprenante mais surtout attachante, cette fabuleuse preuve d’humilité non dénuée de talent force immédiatement le respect !
Dirigé par le grand Yvan Cassar et accompagné de quelques musiciens parmi les plus prestigieux de ce que la scène française peut compter, Roberto Alagna a laissé le naturel revenir au galop sur douze superbes adaptations mais aussi sur de ses compositions et c’est en enregistrant ses morceaux en direct dans le studio qu’il a taché de les rendre le plus vivant et le plus spontané possible … Un peu de cuivres, un accordéon, des vents et même une mandoline viennent émailler et faire briller de mille feux des traditionnels connus de tous, pas forcément par le titre mais toujours par la mélodie, des « Abballati », des « Li Pira », des « N’tintiriti » ou des « Si Maritau Rosa » mais aussi le thème du Parrain, « Parla Più Piano », autant de pièces fabuleusement empreintes de romantisme, de joie de vivre mais aussi d’une pointe de nostalgie … S’il avoue ouvertement avoir l’accent de Syracuse, Roberto Alagna a su ouvrir son répertoire à toute la Sicile et c’est de Palerme à Messine et de Catane à Taormine que sa voix formidablement colorée nous emmène tout au long d’une véritable et sincère preuve d’amour et de respect d’un artiste classique à un répertoire populaire trop souvent laissé sur la touche. La rencontre de deux mondes ne pouvait se faire que sur la terre qui les a vus se développer … C’est aujourd’hui fait, et qui plus est bien fait !
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