vendredi, 21 novembre 2008
Soleil du soir
(Tôt Ou Tard – Warner – 2008)
Durée 41’39 – 11 Titres
http://annegarn.free.fr
http://www.myspace.com/dickannegarn
 Chanteur d’origine néerlandaise, Dick Annegarn appartient autant au patrimoine culturel de la ville de Bruxelles dont il est citoyen d’honneur qu’à celui de la francophonie qu’il a agrémentée de ses chansons pleines d’intonations folk et de bons mots … Un premier album enregistré il y a trente cinq années fera briller le baladin au firmament des grands compositeurs et après deux décennies dédiées à la scène, Dick Annegarn s’offrira un break avant de revenir en 1997 avec « Approche-toi », son premier effort sorti chez Tôt Ou Tard. Ayant encore des choses à dire, l’artiste continue depuis à arpenter les studios et les salles obscures et après s’être fait honorer d’un tribute sur lequel on retrouve des pointures comme Souchon, Bashung, Arno, les Chédid père et fils ou encore Bénabar, le chantre du folk à la française nous offre aujourd’hui une nouvelle rondelle de onze titres dédiée au verbe et à la rime …
Pour ce qui s’avère être son dix-huitième album, Dick Annegarn n’hésite pas à mettre les petits plats dans les grands et loin d’afficher une quelconque lassitude dans ses compositions, l’artiste fait montre d’une verve dylanesque tout au long d’un ouvrage très américain dans l’esprit mais fabuleusement européen dans la réalisation. On aperçoit le groove bien ficelé qui s’échappe au détour des pistes mais on sent aussi de façon évidente un très fort héritage qui évoque à la fois Gainsbourg, Brel ou Ferré et c’est en interpellant son public non seulement par les notes mais aussi et surtout par les mots que ce grand escogriffe respecté de tous nous présente « Jacques », l’hommage à Brel, et « Théo », celui à Van Gogh, ou encore « Quelle poule pond tant ? », « Bluesabelle » ou « Blues de Londres », des pièces qui rappellent que cet arpenteur des chemins de traverse devant l’éternel a gardé en lui une âme damnée de saltimbanque … Avançant encore et toujours avec la même foi sur les routes du folk, Dick Annegarn donne l’impression de ne pas vieillir, de ne pas se répéter au fil des années et c’est une fois encore avec un réel plaisir que ses fans se sentiront aussi surpris que réjouis par un album qui est autant une suite de ses prédécesseurs qu’une invitation à en créer un suivant, signe que la boucle n’aspire pas encore à se refermer … On s’en réjouit forcément !
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