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TRUST à PARIS (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mercredi, 15 octobre 2008
 

TRUST
LE ZENITH – PARIS (75)
Le 14 octobre 2008

http://www.trust.tm.fr
http://www.myspace.com/trustfr
http://www.myspace.com/caseyofficiel
http://www.freresguichen.com
http://www.myspace.com/fredguichen
http://www.myspace.com/jeancharlesguichen 

Trust amorce un des virages importants de son Apocalypse Tour en se produisant dans le théâtre de quelques-uns de ses plus beaux concerts passés, le Zénith de Paris, et si la capitale ne lui a pas réservé l’accueil des grands soirs, football, récession et peut-être un peu manque de motivation obligent, c’est quand même un « Petit Zénith » plein comme un œuf de ses trois milliers de spectateurs qui va ce soir acclamer le mythe hard made in France ! Arrivé pour les balances, je regarde planqué dans un coin et l’œil parfois collé au 200mm les premiers morceaux qui tournent, la préparation du featuring du soir, et une question trotte dans ma tête : qu’est ce qui fait que la sauce prend irrémédiablement dans certaines salles et pas dans d’autres ? Dès le début de l’après-midi, les riffs de Nono et Vivi sont irréprochables, Bernie affiche une vraie envie de se donner à fond et à leurs côtés, le plaisir est palpable, Farid, Iso et Deck arborant en continu un sourire large comme la main et une bonne humeur communicative … Le staff technique est lui aussi conscient de vivre quelque chose de grand alors qu’est ce qui ne passe pas ? Mystère …

Le Zénith ouvre enfin ses portes et les premiers spectateurs y pénètrent calmement. On voit les premiers T-Shirts Rose Tatoo, AC/DC, Ramones et forcément beaucoup de Trust, des neufs, des anciens, des très vieux et même quelques antédiluviens qui nous rappellent qu’il y a une trentaine d’année, certains d’entre nous étaient déjà au fameux concert du Stadium … Putain, trente ans et ils sont toujours là ! Nous sommes toujours là devrais-je dire … On retrouve les têtes connues, les membres du forum du groupe, les habitués des concerts parisiens, quelques amis et collègues photographes ou journalistes, on fait la connaissance de Mats, un Suédois venu spécialement se perdre vers la Porte de la Villette pour Trust et c’est déjà au tour des Frères Guichen de chauffer la salle sur l’invitation de Nono. Fred à l’accordéon et Jean Charles à la guitare viennent nous proposer leur cocktail vivifiant de bretonnades en tous genres et c’est sur un ton festif en diable que débute cette soirée, les quatre pièces instrumentales du duo glissant sans le moindre problème sur un public qui, après avoir un tantinet marqué sa surprise sur le premier titre, participera de bon cœur durant un petit quart d’heure terminé en beauté au son d’un « Battle Swing » accompagné des mains et du cœur par la foule. Il fallait oser inviter les Frères Guichen, Trust l’a fait et le résultat est sans appel !  

Le changement de plateau se fait au quart de millimètre près, on aperçoit déjà le staff en place pour la bataille, les fans se chauffent le gosier une dernière fois … Les lumières s’effacent peu à peu et Deck envoie son intro en lui offrant une petite pointe d’originalité, deux clics, la batterie qui part à fond la caisse et le gros riff de « Marche ou crève » qui retentit. C’est parti pour cent cinquante minutes de concert, pardon, de bonheur. Trust est en grande forme comme chaque soir depuis le 1er octobre qu’il est sur la route mais on sent qu’aujourd’hui la communion sera totale et on se prend à rêver pouvoir revivre le concert bouillant du Dock des Suds, ô Marseille ! « Darquier » confirme rapidement, « Palace » enfonce une dernière fois le clou et l’affaire est dans le sac, le Zénith est au moins aussi chaud côté salle que côté scène. Reste maintenant à voir comment le public va aborder l’entrée dans « 13 à table » et c’est un réel enchantement, Paris acclame Guillaume Depardieu à qui son ami Bernie dédie le concert du soir mais Paris acclame tout autant une triplette où se suivent dans la diversité et la complémentarité « La morsure », « Toujours parmi nous » et « Promesses osées ».

Conquis par l’accueil du public, Trust en rajoute encore un peu et on repart de plus belle vers les vieux hymnes, « Mr Comédie » pour commencer, « Certitude … Solitude … » ensuite, Vivi provoquant Nono dans un duel fraternel sur le premier et donnant la réplique sur le second à un Bernie qui arbore encore et toujours son bob ce soir … Deck nous balance son break où AC/DC rencontre Nirvana sur fond de scratches et le Zénith, un peu surpris quand même, l’acclame au bout du compte, signe que l’arrivée de nouveaux sons dans le paysage musical de Trust est en train de trouver des adeptes … Franck, le dévoué et talentueux régisseur traverse la scène et donne une info à Bernie qui la retransmet de suite à Nono et de concert les deux fondateurs font le choix qui s’impose, annonçant à la salle qu’un petit contretemps a retardé leur guest et inversant un poil la set list pour nous proposer le superbe duo acoustique « En apparence ». Les platines redémarrent et Deck lance l’intro de « Surveille ton look », le poids des riffs imprime son empreinte sur Paris et au bout d’un couplet, Bernie annonce l’arrivée de Casey, jeune rappeuse qui vient déposer son flow sur un deuxième couplet de sa composition avant de terminer en duo avec un frontman particulièrement enchanté de l’accueil réservé à sa complice du soir.

« Chaude est la foule », chaude elle restera jusqu’à la fin du concert et c’est à plein régime que le Zénith reprendra en force et bien en place le refrain du très excitant « Epistémophilique », véritable hymne scénique comme sait si bien les créer Trust. Farid fait le cacou avec ses baguettes sur le final, « Bernie » tourne le micro vers la salle qui chante à s’en faire péter les cordes vocales « Saumur », « Psaume » retentit dans le creuset chauffé à blanc tandis que derrière la batterie, une croix géante est apparue ... Coup de tonnerre, « Vae Victis » emballe le public qui n’en perd pas la moindre miette et qui accompagne Trust dans la dernière ligne droite avant la sortie. Un premier échange de vannes avec un spectateur un poil excité qui beugle rock’n’roll à tout bout de champ amuse le Zénith, on entend déjà dans les platines le traditionnel « Fuck You, Fuck You, It’s A Proposition » qui intronise « La mort rôde » …Trust a partie gagnée et son public le suivra jusqu’au bout, scandant l’intro du « Mitard » jusqu’au début du premier riff et bondissant ensuite sur tout le reste du titre et participant de la même manière à « On lèche, on lâche, on lynche », le premier titre rescapé de l’ère « Europe & Haines » de mes quatre premiers concerts de la tournée ! Trust reste à plein régime et met même le turbo pour franchir la ligne d’arrivée avec « Préfabriqués » sur lequel Vivi vient une fois encore tirer la bourre à son vieux pote artificier Nono. Paris est chaud, Paris est moite, Paris reprend ses esprits un moment …   

On repart en musique pour le traditionnel rappel qui démarre avec « L’Elite » et c’est une fois encore une clameur qui arrive du fond de la salle … Trust repart dans son nouveau répertoire et nous sert « Là où je vis », hymne à la tolérance et au partage entre les peuples et entre les classes sociales. Humaniste, Bernie se fait un peu tailler par le même spectateur que tout à l’heure et répond à la provoc par la provoc, t’as des lunettes mec, va t’acheter des oreilles maintenant … « Black Blanc Beur » nous fait comprendre que la fin est proche et déjà Bernie se lance dans les présentations de ses compagnons de plaisir, Deck est acclamé par le Zénith, putain il était temps ! Iso, Farid et Vivi reçoivent le même accueil, quant à Bernie et Nono, plus besoin de les présenter ... Debout tout le monde, le jour de gloire est arrivé et Nono tire déjà le premier riff du célèbre « Antisocial » que les trois milliers de gorges reprennent en chœur, Paris est sur orbite, Vivi lance son dernier duel du jour et Trust salue copieusement avant de quitter définitivement la scène. Magique !   

Retour backstage où la banane est de rigueur, les premiers invités de l’after débarquent petit à petit et on y retrouve du beau monde, l’harmoniciste Greg Szlapczynski qui évolue aux côtés de Nono dans Friendship Blues, Michel Aymé, Erik Bamy, Pat Llabéria, Omar, Manu Guiot et tant d’autres encore qu’il est difficile de tous les nommer … La fête est brève mais intense, ce soir Trust dort dans son lit et demain sera un nouveau jour off avant la suite des hostilités. Si Marseille nous avait séduits au point de la baptiser capitale française du rock, Paris est bien revenue dans son sillage et au moment d’agiter le drapeau à damiers, les deux grandes métropoles françaises sont définitivement ex-æquo ! Long is the road … mais il sera difficile d’être plus motivé que le public ne l’était ces deux soir. A moins que Bruxelles, Lille ou une autre ne décide de relever le défi, auquel cas le spectacle sera mémorable pour tout le monde !

Fred Delforge – octobre 2008