lundi, 13 octobre 2008 TRUST LE ZENITH – TOULOUSE (31) Le 11 octobre 2008
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La nuit a été courte puisqu’il a fallu traverser un bon bout du Sud de l’hexagone pour rejoindre Toulouse depuis Marseille et c’est en partageant le véhicule de trois fans que le voyage a eu lieu, c’est aussi ça l’esprit Trust, convivialité et amitié entre les gens aux quatre, pardon aux huit coins de la France … Arrivé vers cinq heures du matin, il faut encore trier les photos, lire le courrier, répondre aux mails, faire le report de la veille et partir retrouver le groupe aux balances ! Dans les loges, c’est l’effervescence, on y croise Manu Guiot, une éducatrice qui accompagne un jeune pour lui faire rencontrer Bernie et Nono, quelques amis, la famille … Trust reste une grosse machine qui traverse le pays avec son matériel et son personnel et ça se voit ! L’ambiance est bonne, on se repose un peu avant la bataille, on échange les impressions sur les concerts précédents, on se parle les yeux dans les yeux, sans langue de bois … Le groupe de première partie commence à se préparer, il est temps d’aller accueillir le public dans le hall et d’y retrouver quelques têtes connues que l’on croise régulièrement sur les concerts, l’équipe du Lax’n Blues Festival, les amis du forum Trust sur qui on peut désormais mettre un visage …

Une dizaine de minutes avant le début du journal télévisé, ce sont Les Super Héros qui viennent s’y coller et qui chauffent la salle très rapidement avec un superbe mélange de rock, de punk et de ska super énergique et énergétique ! Emmené par un chanteur et guitariste bien dans ses pompes, le groupe limougeaud tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge, cultivant une atmosphère à la fois festive et engagée qui rappelle en vrac La Ruda ou encore La Mano … Que du bon en quelque sorte, et servi par des garçons adorables qui étaient et qui restent des fans des Porte Mentaux, BB si tu nous vois, on ne t’a pas oublié là bas non plus … Le Zénith et ses quelques quatre milliers de spectateurs apprécient semble t’il et vibrent en rythme sur les « Hasta la fiesta » et autres titres bien cuivrés que nous sert cette bande de joyeux lurons durant une trentaine de minutes bien remplie … Belle prestation les gars !

On reste au contact le temps du changement de plateau et déjà la sécurité a fort à faire avec quelques énergumènes bien imbibés qui cherchent des noises aux autres … Première incursion par-dessus les barrières, premiers avertissements, ça commence plutôt mal ! Trust déboule sur une belle intro envoyée par Deck et tire ses trois premiers hymnes, « Marche ou crève », « Darquier » et « Palace » … Le public monte en pression lentement mais sûrement et Bernie reprend son souffle en se lançant dans ses traditionnels discours où se mélangent idées politiques, vécu personnel et une bonne dose de provoc. Et là où Marseille a fait preuve de beaucoup d’humour, Toulouse n’en a absolument aucun ! Un spectateur gueule, le frontman lui fait comprendre qu’il est mal élevé et qu’il sait bien qu’il va lui casser les couilles toute la soirée … Un ange passe et Trust entre dans « 13 à table » pour trois premiers extraits, « La morsure », « Toujours parmi nous » et « Promesses osées » ! La sécu est une nouvelle fois obligée de sauter la barrière pour aller mettre de l’ordre et c’est cette fois la rupture complète … Dommage d’être obligé d’en arriver là !

On repart vers les vieux titres avec « Mr Comédie », « Certitude … Solitude … » et « Surveille ton look » dans son nouveau costume new age mais une petite partie du public manifeste un visible mécontentement de ne pas entendre « Antisocial » tourner en boucle ! Bernie s’en agace un peu et répond à la provoc par de la provoc … Incompréhension ? Impolitesse ? Bêtise gratuite ? Ceux qui apprécient sont les victimes de quelques abrutis et ça devient sérieusement gonflant pour tout le monde … Un passage par l’acoustique où Nono chaussé Godin vient donner la réplique à Bernie sur « En apparence » pendant que sur le coin de la scène tout le monde savoure et c’est déjà reparti avec « Chaude est la foule » ! Les excités manifestent encore et toujours leur mécontentement et Trust passe en mode travail là où il était hier en mode plaisir … Marseille scandait « Episthémophilique » à tue tête, Toulouse reprend le même refrain du bout des lèvres alors que le public est deux fois et demi plus nombreux ! Il est clair qu’une partie de l’assistance n’apprécie pas le virage pris par le groupe mais il est clair aussi que l’autre partie, la plus grande, l’apprécie et c’est pour ces personnes là que Trust continuera son set alors qu’il aurait été facile de balancer « Antisocial » et de se barrer en lousdé … « Saumur » rassure, « Psaume » et « Vae Victis » confirment que Trust est décidé à assumer son nouveau répertoire, « La mort rôde » finit de fragiliser le lien entre le groupe et les quelques détracteurs qui deviennent très sincèrement pénibles ! Bernie taille encore un peu ses traditionnels costards et c’est Deck qui en fait les frais en se faisant copieusement conspuer sur le début du « Mitard » … On arrête tout et on s’explique ! Dont acte. Trust reprend, son public se reprend et on en arrive à « Préfabriqués » qui marque la fin de près de deux heures de concert.

Sur le coin de la scène, on se concerte et c’est sur « L’élite » que Trust revient, Nono en profitant pour nous servir The Solo qui tue la mort en arpentant la scène d’un bout à l’autre ! Il y a encore les mêmes fâcheux personnages qui grognent mais Nono leur cloue le bec en claquant un nouveau solo d’anthologie sur « Là où je vis » et on en arrive rapidement à « Black Blanc Beur » et à la dernière ligne droite. Un passage par la case présentation avec toujours beaucoup d’humour, des remerciements au public, enfin à celui qui a subi les injures et le mauvais esprit d’une petite bande d’imbéciles, et c’est maintenant à Nono d’envoyer le riff de l’hymne « Antisocial » ! Le titre tourne rondement, Bernie trempé jusqu’à l’os tire ses dernières cartouches et Trust en termine avec son septième concert de l’Apocalypse Tour 2008, sans doute pas le meilleur soit dit en passant puisque le groupe a besoin de se régénérer au contact d’une salle pour donner le meilleur de lui-même comme il l’avait fait la veille … Dommage pour ceux qui auraient bien aimé passer une soirée inoubliable, elle n’aura été que bonne mais c’est déjà ça ! On en retiendra surtout un light show impeccable et un son formidable …
Fred Delforge – octobre 2008
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