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TRUST A MARSEILLE (13) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 11 octobre 2008
 

TRUST
DOCK DES SUDS – MARSEILLE (13)
Le 10 octobre 2008

http://www.trust.tm.fr

Une heure de vol depuis Paris Orly et voilà déjà Marseille qui apparaît au bout de la piste, le temps est au beau fixe et déjà l’ami Stéphane Burgatt de l’antenne Zicazic locale nous retrouve pour un conseil de guerre du côté de Borelli où nous déjeunons sur le bord de la Méditerranée. Quelques bouchons dans la ville tentaculaire, un coup de tunnel pour rejoindre les Docks et nous retrouvons Trust qui termine ses balances dans une salle qui promet d’être chaude ce soir, tradition oblige. Brid’Jets qui assurera la première partie se fait fignoler un son en argent massif tandis que nous discutons le bout de gras avec le groupe et le staff, tirant les premiers commentaires d’une semaine de tournée qui a conduit Trust de Strasbourg à Clermont Ferrand en passant par Genève … On entre ce soir dans le vif du sujet avec une des dates les plus attendues car si Marseille est indiscutablement la capitale française du foot, c’est aussi un peu celle du rock. So let there be rock !   

 

Le public tarde un peu à envahir le Dock des Suds et c’est devant un parterre pour le moins dégarni que Brid’Jets va démarrer la soirée par une trentaine de minutes de bon rock en Français déclamé avec beaucoup de charisme et de fougue par la blonde Niagara. Groupe aux trois quarts féminin, le quartet nous servira ce soir un best of de ses compositions personnelles plutôt bien accueilli par une salle qui grossit à vu d’œil sous le poids des riffs servis par les deux guitares et par des assises rythmiques pour le moins solides. La prestation équilibrée et bien construite aura un léger goût de trop peu mais à n’en point douter, Brid’Jets qui était ce soir filmé saura tirer profit de cette première partie que d’aucuns leur envieront longtemps.

Un gros quart d’heure de changement de plateau et à 20 heures 30 pétantes, le Dock des Suds s’éteint, l’intro instrumentale retentit et le tandem Deck et Farid Medjane envoie de suite un bien musclé « Marche ou crève » ! Pari gagné d’entrée de jeu, Marseille chauffée à blanc succombe instantanément au Trust cuvée 2008 et entre en communion avec Bernie et Nono qui poursuivent avec « Darquier » et « Palace ». Sur le devant de la scène, Féfé, manager, producteur mais aussi et surtout déclencheur de la reformation du groupe en 2006 arbore la banane des grands soirs, un signe qui ne trompe pas ! Il est temps de passer au nouveau répertoire et de voir comment le Sud est prêt à l’encaisser. « La morsure » percute à merveille et le Dock l’acclame chaleureusement, tout comme il le fait avec « Toujours parmi nous » et « Promesses Osées », signe que l’évolution naturelle imposée par le groupe a de quoi convaincre les foules quand elles se donnent la peine d’écouter et de partager !

Trust reste quand même une vieille machine de guerre avec son lot de standards et Bernie qui mouille la chemise sans compter nous envoie la sauce avec « Mr Comédie » et avec « Certitude … Solitude … », laissant Deck nous servir des bribes d’AC/DC et de Nirvana durant le break tandis qu’il se colle au fidèle Vivi, toujours aussi furieux sur ses Gibson, et à un Izo rayonnant de joie ce soir. Le temps d’une plaisanterie sur le droit ou plutôt l’interdiction de fumer dans les lieux publics et c’est reparti avec « Surveille ton look », lent et bourré de machines et d’effets. La pression retombe un peu mais on sent que Marseille est gonflée à bloc et qu’elle est prête à exploser à la moindre étincelle. Trust retient un peu ses coups pour le moment et nous offre son superbe duo acoustique sur lequel la Godin de Nono dialogue avec le frontman pour le plus grand bonheur des mélomanes. On repart vers « Chaude est la foule » et Bernie qui arbore un T-Shirt des Black Crowes se plait en en faire lui-même l’expérience, conscient qu’il se passe quelque chose de grand ce soir dans la cité phocéenne !

C’est « Episthémophilique » qui va venir nous confirmer que Marseille s’est préparé comme il se doit pour le concert car si le refrain n’est pas à proprement parler celui qui est le plus aisé à fredonner sous la douche, c’est pourtant celui que le public reprendra en chœur avec le groupe, continuant à se fondre avec Trust dans un trip qui visiblement fonctionne. On repart vers « Saumur » et le Dock des Suds s’offre le premier couplet en solo tandis que Nono fait pleurer ses guitares, Bernie prend le second et zappe le final pour laisser à Deck le soin de balancer « Psaume » et d’amener « Vae Victis ». Le morceau passe aussi bien que les précédents et Trust déroule sa set liste comme à l’école, profitant d’un son ni trop fort ni pas assez pour nous servir « La mort rôde » et son lot de « Fuck You, Fuck You, It’s A Proposition » sur l’intro puis sur l’outro … Une Gretsch noire toute d’or accastillée brille dans le Dock des Suds et c’est « Le Mitard » qu’elle vient nous interpréter pour le plus grand plaisir d’un public sur les rotules après deux heures de concert ! Ca tombe bien, Trust s’offre un break mais déjà la salle beugle « Antisocial » … On lui pardonne, elle nous avait épargné ça depuis le début de la soirée et c’est suffisamment rare pour qu’on le signale !

Bernie et ses acolytes reviennent sur scène et nous réservent un bon tour avec « Bosser huit heures » sur lequel Vivi s’échine au bottleneck ! Au lieu de continuer sur des valeurs sures de son ancien répertoire, le groupe joue la carte de l’audace et repart en plein dans les titres de « 13 à table » en envoyant coup sur coup « Là où je vis » pour lequel Bernie se pose un couplet entier sur le retour de Nono, essorant au passage son T-Shirt trempé par la débauche d’énergie qu’il a fourni ce soir, puis « Black Blanc Beur » ! On sent que l’estocade finale est proche et c’est sur le désormais traditionnel « Sweet Home Alabama » que Bernie nous présente ses complices, Trust laissant au public le soin de reconnaître de lui-même ses deux membres fondateurs. Le leader remercie chaleureusement Marseille, lui demande de continuer à cultiver sa différence, et déjà Nono rue dans les brancards, prêt qu’il est à en découdre avec le Dock sur « Antisocial » ! C’est parti pour l’hymne qui n’a pas pris une ride en près de trente années d’existence, la salle chante à tue tête, Bernie lui laisse les refrains mais aussi les couplets et le chaudron déborde définitivement, déversant à terre le peu de jus qu’il lui restait après ces cent cinquante minutes de folie hautement communicative ! Trust salue une dernière fois, remercie le public, distribue baguettes et médiators puis quitte la salle, visiblement à regret dans les deux camps …

On se retrouve backstage et c’est le bonheur le plus total, les quelques invités à l’after félicitent chaudement chacun des membres du groupe, la banane est là aussi de rigueur et si les cheveux de Vivi et Nono sont un peu longs à sécher, c’est aussi parce que la chaleur du concert a laissé des traces. Les techniciens remballent le backline avec une ardeur toujours aussi épatante, les roadies chargent les camions et il est déjà temps pour nous tous de quitter Marseille pour rejoindre Toulouse à quatre heures de route de là pour le concert du lendemain. Long is the road … Etre plus chaud que le public massaliote ne sera pas chose aisée mais gageons que les jours à venir nous réservent d’autres surprises sur un Apocalypse Tour qui semble être prêt à tenir toutes ses promesses ! Affaire à suivre …

Fred Delforge – octobre 2008