Accueil du portail Zicazic.com


Zicazic on Twitter. Zicazic on Facebook.

Flux RSS ZICAZINE

Qu'est-ce que c'est ?




Accueil

> MENU
 Accueil
 ----------------
 Chroniques CD's
 Concerts
 Interviews
 Dossiers
 ----------------

TRUST à REIMS (51) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 04 octobre 2008
 

TRUST
PALAIS DES CONGRES – REIMS (51)
Le 3 octobre 2008

http://www.trust.tm.fr

Débuté il y a deux jours à Orléans, l’Apocalypse Tour 2008 marque bel et bien le grand retour de Trust sur le devant de la scène après une décennie d’absence ! Alors me direz vous, il y a eu le concert de reformation à Bobital en juillet 2006, la sortie du live « Soulagez-vous dans les urnes » et de ses trois inédits à la fin de la même année, la croisade vaine pour éviter d’en arriver à « Sarkoland » et même quelques concerts sporadiques donnés entre décembre 2006 et décembre 2007, date de la réunion à l’Olympia pour le 30ème anniversaire du groupe … Mais ce que nombre de fans et le groupe attendaient eux-mêmes, c’est un nouvel effort que Trust pourrait aller défendre sur la route, face à celui qui lui a permis d’arriver là où il en est aujourd’hui, le public ! Il convenait donc de mettre les petits plats dans les grands et, faisant fi de toute superstition, le gang parisien a choisi de se présenter à six sur scène et d’en inviter « 13 à table » … Tout un programme qui n’aura laissé personne indifférent puisque c’est en s’attirant son lot de passions mais aussi de haines que Trust aura frappé du poing sur la dite table en se payant une fois encore le luxe de faire l’album qui lui plaisait et non celui que certains attendaient de lui ! Retour gagnant ?

Reims, c’est trois heures de route depuis la base mais tant qu’à faire, autant fêter son anniversaire entre potes et en ce qui me concerne, c’est avec Trust et avec une poignée de ses fans que j’ai décidé de fêter le mien … Arrivé de bonne heure dans la place, j’ai la chance de me faire l’intégralité des balances et de découvrir les quelques tests que le groupe fait avant de définir sa set list du jour. Nono étrenne sa toute nouvelle Gretsch signature, les techniciens travaillent dans un cocktail de sérieux et de bonne humeur et il est déjà temps d’aller se détendre backstage avant le show. C’est le moment d’aller saluer l’équipe du merchandising de http://www.jaitoutdonne.com qui a concocté un stand au petits oignons sur lequel les fans se ruent dès l’ouverture des portes … L’occasion rêvée de retrouver les vieux sacs US tagués au nom du groupe et le lot commun des T-Shirts, médiators, photos, bonnets, bandanas et autres briquets à l’effigie de la bande à Bonvoisin ! A l’heure dite, la sécurité laisse entrer le flot de public et il est temps de retrouver les amis de longue date, d’en rencontrer de nouveaux, de saluer les représentants de la presse locale et même quelques fans enchantés de retrouver Trust parfois pour la première fois depuis plus de 25 ans … Le temps de repasser par les loges chausser l’appareil photo et encourager  le groupe et c’est parti pour deux heures et demie de concert dans une salle amorphe et malheureusement garnie en deçà de sa réelle capacité.

Trust aura le plus grand mal à chauffer son public et pourtant, le groupe se donne les moyens d’y parvenir en allumant la fusée par trois de ses vieux hymnes et non des moindres puisque défilent sans le moindre temps mort « Marche ou crève », « Darquier » et « Palace » ! Derrière ses platines, Deck fait évoluer le titre en lui imposant un break techno venu remplacer le sempiternel disco qui faisait jadis hurler les foules. Les premiers rangs scandent les refrains, derrière ça dort, dans les gradins c’est mort ! Il est temps de saluer le public et de l’inviter à se bouger un peu le cul et dans son role de provocateur à grande gueule, Bernie excelle … C’est le bob rivé sur le crâne qu’il rappelle aux spectateurs qu’aujourd’hui c’est vendredi et qu’il est temps de libérer tout le stress accumulé dans la semaine avant de passer à la suite et à une série de trois morceaux issus du nouvel album. Parfois un peu contestés pour une prétendue carence en riff marquant, des titres comme « La morsure », « Toujours parmi nous » et « Promesses osées » libèrent leurs véritables arômes sous le feu nourri des deux guitares et donnent au frontman l’occasion de se lancer dans des explications de textes comme il se plait généralement à les faire. 

On repart dans les vieux succès avec « Mr Comédie » et « Certitude … Solitude … », Bernie joue les amuseurs en remplaçant des mots par d’autres, Nono et Vivi intercalent le riff de « Back In Black » au détour d’un break, le quatrième et le cinquième rangs se dérident un peu mais putain que c’est mou du slip dans le reste de la salle ! La sécurité et les secouristes apprécient de pouvoir assister au concert sans le moindre souci à avoir et découvrent comme certains des spectateurs une belle grappe de titres neufs ou récents comme « En apparence », « Chaude est la foule », « Tout est à tuer » et « Epistémophilique ». Le temps de tomber la chemise et Bernie réapparaît avec un T-Shirt à l’effigie de la tête de Maure Corse pour lancer « Saumur », un vieux standard pour lequel il quitte carrément la scène, laissant à Nono et à Vivi le soin de piloter la machine et au public celui de se faire entendre … On croirait presque que ça se réveille jusqu’au dixième rang ! Une croix se dresse derrière la batterie, les lights sobre mais superbes l’inondent d’un halo rougeâtre et le livre des « Psaumes » un poil raccourci nous emmène inévitablement vers « Vae Victis », une véritable tuerie en live ! Le son reste plutôt bon compte tenu de tout ce que l’on avait pu entendre sur le Palais des Congrès de Reims et on repart vers le ventre mou du répertoire de Trust avec « La mort rôde » et « Surveille ton look », deux titres plombés et profonds au possible dans lesquels le public finit de s’enfoncer lamentablement ! Bernie ne lâche pas l’affaire et nous sort de derrière son chapeau ou plus exactement de sous son bob une doublette imparable, le nouveau « Après les hymnes » et l’antique « Préfabriqués ». Ca repart un peu avant le premier break … Trust se casse et la salle hurle enfin, c’était donc ça la solution, se casser !

Un premier rappel avec « Le mitard » et « Là où je vis » confirme qu’il y a bien une certaine forme de vie dans la salle et on croirait presque finir par la trouver au bout de deux heures d’effort ! Pour s’en convaincre, Trust va même revenir une seconde fois et nous faire le coup de la présentation sur fond rythmique de « Sweet Home Alabama » avant de lancer « Black Blanc Beur » alors que les fans réclament « Bosser huit heures ». Un riff légendaire sortira enfin Reims de sa torpeur, « Antisocial » a ce pouvoir magique même avec les salles les plus molles, mais malheureusement pour ceux qui viennent de se réveiller, le concert est terminé !

Direction les loges pour un rapide débriefing sur un concert quasiment irréprochable côté scène … Un tour dans le public pour prendre sa température, globalement positive si l’on tient compte des avis qui fusent ! Merde, vous auriez peut être pu le montrer un peu … Les quelques fidèles privilégiés du jour rejoignent le groupe dans les loges et partagent quelques moments de convivialité avec Nono et Bernie, très disponible et à l’écoute. La scène a vite été démontée et chargée dans les camions et il est déjà temps pour Trust d’aller se restaurer en ville avant de récupérer un peu en vue du concert de demain à Strasbourg … On se salue, on se donne rendez-vous sur les dates à venir ! L’Apocalypse Tour n’en est qu’à ses tous premiers balbutiements et on sent que le bébé n’a pas fini de grossir jusqu’au 11 novembre, date ou Trust signera l’Armistice avec le public … On en reparlera très vite !

Fred Delforge – octobre 2008