dimanche, 26 octobre 2008
Day by day
(Label Maison – PIAS – 2008)
Durée 53’44 – 12 Titres
http://www.myspace.com/femikuti
 Fils du grand Fela Kuti, le génial créateur de l’afrobeat, Femi Kuti a vu le jour à Londres en 1962 mais a grandi au Nigeria et s’il a un temps accompagné les musiciens de son père dans sa jeunesse, c’est en formant son propre groupe qu’il a souhaité affirmer sa personnalité, se lançant lui aussi dans un art où le jazz, le funk et les rythmes africains se rejoignent mais en évitant soigneusement de calquer son jeu sur celui d’un géniteur qu’il aurait été trop facile d’imiter. Signé chez Motown dans les années 90, Femi Kuti s’en détachera au changement de millénaire et c’est en reprenant la tradition paternelle qui consiste à s’engager politiquement et humainement qu’il enregistrera ses albums suivants à Lagos, non sans avoir testé ses nouvelles compositions dans sa propre salle de concerts, Le Shrine, avant de les immortaliser. Véritable maison d’accueil pour les déshérités et théâtre de la contestation populaire, l’endroit souvent mis à sac par les milices de l’état nigérian a accueilli l’enregistrement du précédent effort live de l’artiste et c’est une fois encore au Shrine que « Day By Day » a été lentement mûri avant de voir le jour cet automne …
C’est un album déroutant que nous propose Femi Kuti, un ouvrage dans lequel il continue son brassage des modes et des cultures et où il décrit son Afrique sans larmoiement excessif mais au contraire en tempérant tout ce qu’elle compte de peines avec ses joies les plus intenses. Afrobeat en diable, « Day By Day » adopte un ton dansant pour exhorter toute la positivité du peuple Nigérian et c’est à la rencontre de diverses trames musicales qu’il nous invite, la soul et le jazz tissant bien évidemment un canevas rythmique solide sur lequel les percussions et les voix se perdent et se retrouvent à l’infini. Saupoudrés de cuivres, gorgés de percussions, inondés de voix, des titres comme « Eh Oh », « Do You Know », « One Two », « Tension Grip Africa » ou « Lets Make History » rappellent à l’occasion les standards de Curtis Mayfield et si les bases de « Day By Day » ont été posées par Positive Force, le groupe attitré de Femi Kuti, on y remarque également quelques guests prestigieux comme les chanteuses Julia Sarr et Camille, le guitariste Sébastien Martel, le propre fils de Femi, Madé Kuti, et enfin son compatriote Keziah Jones qui apporte une touche de swing à « Tell Me » et à « Dem Funny ». Le résultat n’en est que plus somptueux ! Dans les bacs dès le 27 octobre.
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