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Ecrit par Fred Delforge |
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jeudi, 13 novembre 2008
Cine-magique
(MVS Records – Boxson – Anticraft – 2008)
Durée 38’37 – 13 Titres
http://www.lilyfrost.com
http://www.myspace.com/lilyfrost
 C’est riche de neuf albums sortis sous son propre nom mais aussi avec le groupe The Colorifics que Lily Frost se présente à nous et pour cette Canadienne installée à Toronto, le cinéma est autant une source d’inspiration que la musique elle-même. Influencée par les chanteuses de soul et de gospel, la diva créatrice et guitariste mettra aussi ses voyages au service de ses compositions et c’est après avoir arpenté le Canada de Montréal jusqu’à Vancouver et avoir vécu un temps en Egypte qu’elle en arrivera à mettre tout son vécu dans des créations qui lui ouvriront les portes du petit écran au travers de quelques publicités dont ses notes accompagneront les spots et plus récemment d’un passage dans la série populaire Greys Anatomy … Entre early jazz, pop sixties et relents des fifties, Lily Frost nous invite aujourd’hui à un album atypique où elle laisse le Français rejoindre la langue de Shakespeare ! Vous avez dit insaisissable ?
Elle papillonne de Gainsbourg jusqu’à Ma Rainey et de Leonard Cohen jusqu’à Bessie Smith mais le fait avec tellement de grâce que cela en finit par sembler naturel, voire même tellement évident que l’on se demande pourquoi personne avant elle n’avait songé à le faire. « Cine-magique » nous entraîne donc avec beaucoup d’ingéniosité dans un univers où les écorchés vifs fricotent avec les accidentés de la vie, où les petites joies quotidiennes répondent avec beaucoup de justesse aux grandes détresses, où les sautes d’humeurs les plus incontrôlables se mélangent aux calmes les plus plats … Quelque peu schizophrène, ce nouvel ouvrage met l’accent sur un lot impressionnant de dualités et d’ambiguïtés sans pour autant devenir dérangeant, le rendu général de titres très complémentaires comme « You’ve Shaken Every Part Of Me », « Je reviendrai », « Pacha Mama », « Psychic Cat Fight » ou « Raise The Veil » faisant au contraire que l’on s’y attache de façon définitive après seulement quelques écoutes. Produit par José Miguel Contreras, son mari, ce nouvel album de Lily Frost à la fois complexe et minimaliste apportera aux amateurs les mêmes sensations que les meilleurs films noirs dont la chanteuse s’inspire de façon évidente au point que les bacs pourront ouvertement s’enorgueillir de sa présence en leur sein dès le 16 novembre prochain … Cinéma ou musique ? A chacun de choisir …
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