lundi, 29 septembre 2008 BLUES EN V.O. JOHN LEE HOOKER Jr. LE FORUM – VAUREAL (95) Le 28 septembre 2008
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Certaines particularités génétiques se transmettent, c’est du moins ce que l’on est en droit de penser quand on assiste un concert de John Lee Hooker Jr. … Non content d’avoir mis le feu à Deuil la Barre hier soir, le génial rejeton de la non moins géniale légende revenait cet après-midi dans un de nos lieux de prédilection, le Forum de Vauréal, pour nous offrir une rencontre musicale autour de l’expo photo de notre ami et collègue Bruno Migliano, ex-road manager de feu le prestigieux papa du génie précité ! Pour l’occasion, la salle affichait complet bien avant l’ouverture des portes et c’est une foule des grands soirs qui nous attendait devant le Forum sur les coups de 18 heures …

Le temps de squatter les places dédiées à l’équipe photo et c’est parti pour un set d’une heure qui ne laissera personne indifférent, le backing band où l’on remarque Jeffrey James Horan à la guitare,George Lacson à la basse, Gig Anderson aux claviers et Mike Rogers à la batterie se révélant d’une rare efficacité et portant vers le haut ce fils de la Motown originaire de Detroit. Entre blues, soul et funk, John Lee Hooker Jr. va ce soir nous emmener dans un répertoire coloré où l’on retrouve les « Suspicious » et autres « Blues Ain´t Nothin´ But A Pimp » mais aussi un « Got My Mojo Working » assaisonné de façon très personnelle et quelques titres de Dieu le Père comme « Blueberry » et bien évidemment « Boom Boom » qui arrivera sur la fin du set pour finir de mettre la salle debout ! Côté visuel, John Lee Hooker Jr. n’est pas en manque d’effets et son look de Blues Brother sied à ravir au cocktail de rhythm’n’blues qu’il propose, le plan lunettes, chapeau et costard contrastant au bout du compte à peine avec la lippe des Stones qui trône au beau milieu des keys de Gig Anderson. Charismatique en diable, le bonhomme nous raconte en aparté qu’il rêve de venir s’installer en France quand l’heure de la retraite aura sonné et pourquoi pas de devenir Maire de Paris … J’en connais déjà un paquet qui voterait pour lui !

La salle apprécie et on repart un temps dans un boogie woogie énergique pour finir de nous mettre sur les genoux, John Lee Hooker Jr. n’en finissant plus de jouer les charmeurs et de nous donner le meilleur de lui-même dans son rôle de chanteur mais aussi dans celui plus difficile à endosser d’entertainer, un rôle qui lui va comme un gant et qui colle au mieux à un show à l’américaine comme il se plait à proposer, avec moult annonces de la part des musiciens qui assurent les intros et outros du concert, rappel y compris. Un rappel justement un peu tiré par les cheveux, voire même un tantinet bâclé, avec « Put On Your Red Dress » et puis plus rien, basta, genre syndical en trois minutes, annonce des CD et autres DVD à vendre à la sortie incluse ! Après tout, on s’en fiche un peu du rappel et le public applaudit à tout rompre, réservant même une standing ovation à un artiste qui va revenir se prêter au jeu des questions et réponses. On n’apprendra globalement pas grand-chose, si ce n’est la définition du Mojo pour certains, mais cette discussion aura eu au moins le mérite de faire parler les gens avec l’artiste qu’ils étaient venus voir, et souvent dans un très bon Anglais, signe que la France rattrape lentement son retard chronique pour l’apprentissage des langues … Si les Ministres pouvaient se décider à faire passer les jeunes par le blues pour les aider dans ce sens, ce serait déjà un grand pas en avant pour tout le monde !

Un dernier regard sur les photos de Bruno, quelques plaisanteries partagées avec un John Lee Hooker Jr. qui ratisse large et qui nous soudoie quelques clichés pour alimenter son site web en nous arrosant de ses « Don’t break my heart my friends, like italians did last time … », et le temps est déjà venu de quitter le Forum, non sans avoir salué les amis du staff mais aussi celui de Blues en V.O. qui nous a réservé ce soir un superbe apéritif ! Le premier week-end du festival est désormais plié, mais ceux qui viennent n’ont pas fini de nous donner matière à nous réjouir … Let there be blues !
Fred Delforge – septembre 2008

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