vendredi, 10 octobre 2008 Home sweet home (Manivette Records – Harmonia Mundi – 2008) Durée 41’11 – 14 Titres
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Deux albums et un DVD auront permis à Tatou et Blu, respectivement fondateur et guitariste de Massilia Sound System, de se rendre compte par l’exemple qu’il était possible de connaître le succès en dehors du combo massaliote dont ils sont issus et c’est en se faisant aider au sein de Moussu T e lei jovents par le percussionniste brésilien Jam Da Silva et par le batteur ciotaden Zerbino qu’ils persistent et signent aujourd’hui avec « Home Sweet Home », un troisième effort qui sent bon le pastis et les cigales mais aussi la lavande et le spleen. Amoureux de leur grand coin de Sud, les quatre complices le mettent on ne peut mieux en valeur en mélangeant dans un creuset multiculturel des relents de jazz et de blues mais aussi des accents d’opérettes marseillaises et nombre de sonorités venues des Antilles ou encore d’Amérique Latine. A la fois très actuel et délicieusement rétro, l’album frappe directement à la bonne porte !
Moussu T e lei jovents ont bien compris que l’avenir était à la rencontre des genres et ne se privent pas de le faire, se risquant parfois à tenter des fusions un peu hasardeuses mais s’en sortant à chaque fois avec une classe folle et perpétuant au bout du compte l’histoire d’un style personnel qu’ils ont contribué à développer au fil des ans. Les vieux clichés du blues y ressortent réarrangés à avec un parfum d’aïoli et l’on y reconnaît bien évidemment des thèmes récurrents comme l’amour, la famille, les bonnes choses du terroir et une certaine nostalgie du pays, Chicago se voyant transposé pour l’occasion du côté de La Ciotat ! Jamais à cours de bons mots, Tatou se la joue à la fois humoriste et tendre, s’offrant un épatant « Ma rue n’est pas longue », un non moins intéressant « Divan » et même un génial descendant des worksongs réarrangé en « Labour Song », mais cherchant également à émouvoir tout en séduisant avec une très polyphonique « Cabussada », une délicate et sensuelle « La Bêba » et un « Lo Chaple » capable à lui seul de retourner l’auditeur le plus blasé … Terminé en fanfare par un clin d’œil à « Mlle Marseille » au travers d’un nouvel hymne baptisé tout naturellement « A La Ciotat 2 », « Home Sweet Home » finit de nous faire faire le tour des diverses facettes de Moussu T e lei jovents et le fait de si belle façon qu’il reste dans les amplis un léger accent du midi bien après que le disque soit sorti de la platine … Et le magnétisme est si fort qu’on l’y remet forcément très vite !
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