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KEZIAH JONES pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
lundi, 08 septembre 2008
 

Nigerian wood
(Because – 2008) 
Durée 60’44 – 12 Titres

http://www.keziahjones.com
http://www.myspace.com/keziahjones

Cinq années se sont écoulées depuis la sortie de « Black Orpheus » et jamais le phénomène de société Keziah Jones ne semble s’être estompé, le blufunk dont il est l’instigateur semblant définitivement appartenir à un paysage musical qu’il a contribué à modifier de façon importante … Issu du métro parisien, le griot nigérian qui a aujourd’hui posé ses valises dans la capitale y retourne pour le lancement de son nouvel opus et y fait des rencontres, signe que le temps qui passe et le succès interplanétaire de sa musique ne l’ont pas changé dans son essence. Baptisé « Nigerian Wood » comme un clin d’œil au « Norwegian Wood » des Beatles, le nouvel effort du longiligne chanteur et guitariste met en avant ses racines et la fierté du peuple Yoruba et s’appuie sur une réalisation en tous points parfaite, les sonorités influencées par Lagos se mélangeant à merveille avec celles de New York, de Paris ou de Londres que l’artiste a su emprunter au gré de ses errances autour du monde. Album événement donc, mais également grande réussite car le contenu est à la hauteur des attentes du public !

On l’a entendu tourner en boucle tout l’été, « My Kinda Girl » est assurément le single capable de rivaliser de grâce et de finesse avec les « Rhythm Is Love » et autres « Beautiful Emily » en reprenant à son compte l’essence même d’un style où blues et funk s’unissent pour le meilleur et rien que pour le meilleur. Restait encore à s’arranger pour que le reste de l’album soit pioché dans la même veine aurifère et de ce côté là, personne ne pourra venir se plaindre tant chaque morceau se révèle être une réussite. Peut être moins tubesque que son illustre prédécesseur, « Nigerian Wood » joue plus sur la profondeur de ses morceaux que sur une association imparable de couplets et de refrains, y perdant un peu en charme instantané mais y gagnant un maximum de sensualité après quelques écoutes. La voix de Keziah Jones joue les contorsionnistes et enveloppe littéralement des chansons où les guitares sont comme à chaque fois très véloces et où la rythmique aux accents jazzys est incontestablement un atout qui devient rapidement indispensable. Tour à tour délicat et énergique, Keziah Jones nous attrape par la main mais aussi par le cœur et nous entraîne dans une sorte de « Long Distance Love » d’où émergent des « Beautifulblackbutterfly », des « Lagos vs New York », des « In Love Forever » ou des « Blue Is The Mind » mais aussi un très virulent « 1973 (Jokers Reparation) » qui rappelle qu’un artiste peut également être une mémoire, une conscience pour la société. On a beau le retourner dans tous les sens, le regarder sous toutes ses coutures jusqu’au morceau caché en fin d’ouvrage, jamais « Nigerian Wood » ne laisse entrevoir le moindre défaut, la moindre égratignure … Signe que le bois peut parfois être aussi solide que le diamant !