mercredi, 03 septembre 2008
Duality
(Holy Records – 2008)
Durée 61’17 – 16 Titres
http://www.rajna.net
http://www.myspace.com/rajnamusic
 S’il y a une chose que Rajna sait parfaitement faire, c’est bien évidemment jouer de la musique mais c’est aussi nous emmener à chacune de ses sorties exactement là où il le veut ! Pour leur septième effort, Jeanne et Fabrice Lefebvre ne dérogent pas à cette tradition et là où « Otherwise » amorçait en 2006 un retour aux traditions séculaires du rock, « Duality » s’efforce de retourner tambour battant vers les sonorités et les saveurs orientales, signe que ces composantes traditionnelles de la musique de Rajna commençaient à manquer à ses créateurs. Bien décidés à mettre en avant les deux facettes principales que chaque individu possède en lui, le duo s’efforce pour ce nouvel opus de partir à l’aventure en ne se fixant pas de point d’arrivée bien défini, les errances musicales de la fratrie la plus ingénieuse que le rock ait porté se permettant de traverser l’Afrique d’Ouest en Est mais aussi pourquoi pas de franchir les océans pour atteindre le sous-continent indien et plus loin encore l’Asie … Véritables jeux d’ombres et de lumières, ces seize nouveaux titres n’ont pas fini de nous mettre les sens en éveil !
Comme à chaque fois que l’on se retrouve en face d’un nouvel album de Rajna, un mot et tous ses dérivés semblent vouloir sortir à chaque instant du clavier : génie, génial, ingénieux, etc.… Le voilà donc lancé, il est maintenant plus facile de se concentrer sur une rondelle où la voix de Jeanne est toujours aussi chargée de sensualité et où chaque instrument que touche Fabrice semble devenir une nouvelle partie de lui-même, un peu comme si chacun de ses membres se changeait à la demande en luth, en oud, en bendir, en saz ou en tant d’autres encore. Insistant à chaque instant sur des arrangements en tous points irréprochables, Rajna franchit une fois de plus des sommets apparemment inaccessibles et se rapproche à pas de géant de la perfection absolue, de l’aboutissement ultime, en nous livrant des pièces que même les diamantaires d’Amsterdam les plus fantaisistes n’oseraient pas imaginer, des « Above This Grey Land », « Pearl Into The Ocean », « Omajna » ou « Kaitena » qui se voient eux même dépassés de la tête et des épaules par une aussi indescriptible que fabuleuse « Lamentation » qui pourrait bien un jour être considérée comme le plus beau morceau que Jeanne ait jamais chanté tant sa voix y est particulièrement présente et admirablement mise en valeur. On imaginait bien qu’il faille un jour les déclarer hors concours pour laisser aux autres la possibilité d’être les meilleurs, c’est aujourd’hui une évidence ! A découvrir au plus vite …
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