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TRUST pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 30 août 2008
 

13 à table
(Mercury – Universal – 2008) 
Durée 60’22 – 15 Titres

http://www.trust.tm.fr
http://www.myspace.com/trustfr

Oui Madame, il a tourné en des milliers de pas qui ne l’ont mené nulle part, quoi que, et non content d’avoir bossé toute sa vie pour payer sa pierre tombale, Trust fracasse le marbre funéraire dans lequel on l’avait trop vite relégué et marque son grand retour dans les bacs avec un nouvel album studio, le huitième, dans lequel il s’efforce une fois encore de briser les clichés et de se détacher, n’en déplaise à certains de ses vieux fans, de la gangue hard rock dans laquelle on l’avait trop solidement engoncé. La bande à Bernie est de retour et si l’on y retrouve toujours le guitar hero à la française et second père fondateur qu’est Nono, son jumeau de talent qu’est Vivi et le cogneur de fûts émérite Farid Medjane, on constate également que les deux petits nouveaux qui les ont rejoints depuis 2006 sont toujours de la partie, signe qu’Iso à la basse et Deck aux platines sont devenus des membres à part entière d’un groupe qui aura peut-être enfin réussi au bout de trente ans à se trouver un line up capable de se stabiliser ! Tout vient à point à qui sait attendre …  

Où peut bien encore avoir envie d’aller Trust en 2008 ? C’est à cette question que tout le monde se pose depuis déjà quelque temps que le groupe a choisi de répondre en musique et si le ton reste virulent et les guitares acérées, on constate que les mélodies ont laissé entrer de nouvelles composantes dans leur recette, les machines se faisant à la fois très présente et très complémentaires des riffs bandés à bloc que la paire d’artificiers tire à n’en plus finir. Les textes, part non négligeable de ce qui a fait le succès du gang parisien, restent toujours aussi engagés mais si Bernie Bonvoisin a toujours la langue aussi bien pendue, il a également compris qu’il ne sauverait pas le monde à lui seul et au lieu de se contenter de dénoncer comme il le faisait dans ses premières œuvres, il tente aujourd’hui également de trouver des ébauches de solution à son humble niveau, histoire d’essayer d’orienter le débat en ouvrant des yeux. « Toujours parmi nous », le premier single en forme d’inventaire, nous rappelle nombre de noms et de causes que le grand public aurait parfois tendance à oublier en mélangeant scratches, guitares musclées et chant un poil rapé, signe que les temps changent, puis dans son souci permanent d’accumuler des connaissances, le frontman nous lâche un superbe « Epistémophilique » avant de laisser place à une avalanche dans laquelle on retrouve à chaque instant du bon gros jus bien rock où rien ne manque, ni une rythmique aussi carrée qu’assassine, ni même des guitares qui ont quand même un peu mis pour l’occasion le versant solo et flamboyant au placard. Rayon bizarreries, on notera un « Psaume » totalement inattendu et pourtant fabuleusement délirant dans sa manière d’être déclamé qui finit d’accentuer le versant mystique du sieur Bonvoisin, un aspect de sa personnalité qui se voit très rapidement estompé par quelques belles pièces d’artillerie comme « Vae Victis », « Là où je vis », « Des mots » ou « « Après les hymnes ». Quelques guitares acoustiques fort à propos, une relecture de « Surveille ton look » dans une version épileptique au possible que le public des concerts 2006 et 2007 a déjà unanimement salué et quelques bons mots souvent justes, parfois excessifs, finiront de faire de « 13 à table » l’album de tous les dangers dans lequel certains se reconnaîtront, d’autres non … Trust a la possibilité technique et intellectuelle de se mettre en péril et il n’hésite pas à le faire tout au long d’un ouvrage dans lequel on sent que l’envie de ne pas se laisser enfermer par le monde extérieur est omniprésente, Bernie lorgnant discrètement vers un rap pour lequel il affiche ouvertement des affinités, Nono s’affichant plus en blues et au feeling et que technique et véloce comme il l’était auparavant et le reste du groupe apportant sa propre eau à un moulin qui tourne de si belle manière que l’on se dit que le passage à la scène, forcément plus spontané et tendu, donnera de belles heures de musique que ceux qui les auront vécues ne regretteront assurément pas. Peut être un petit peu moins rebelle mais toujours aussi solidement debout, c’est ainsi que le Trust 2008 continue de conforter sa place sur une scène française qui ne l’a pas oublié ! Certains aimeront, tant mieux ! D’autres pas ? Tant pis pour eux ! Reste que le groupe a mis toute sa foi dans la balance et que ça se sent à l’arrivée … Dans les bacs le 8 septembre, sur la route début octobre !