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BOO BOO DAVIS pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
mardi, 26 août 2008
 

Name of the game
(Black & Tan Records – 2008) 
Durée 49’44 – 13 Titres

http://www.booboodavis.com 
http://www.myspace.com/booboodavis
http://www.black-and-tan.com

C’est un des derniers bluesmen qui peuvent encore puiser leur inspiration dans leur expérience des souffrances des travailleurs du coton dans le delta du Mississippi et sa musique s’en ressent forcément. Né au milieu des ouvriers mais aussi des nombreux musiciens qui fréquentaient la région de Drew, Boo Boo Davis a fréquenté les John Lee Hooker et autres Elmore James que son père, agriculteur et musicien, accompagnait régulièrement et c’est en commençant à jouer de l’harmonica et à chanter dans les églises dès l’âge de cinq ans qu’il fit ses premières armes avant d’attraper une guitare à l’adolescence et de rejoindre le reste de la famille dans The Lard Can Band pour sa majorité. Immigré à Saint Louis pour y profiter de l’apogée du blues, Davis restera fidèle au Sud et puisera sa force dans une philosophie très personnelle qui le pousse à extérioriser ses soucis au travers de sa musique. Armé d’un nouvel album enregistré en compagnie de Jan Mittendorp aux guitares et John Gerritse aux percussions, le chanteur et harmoniciste nous présente la musique qu’il est bien décidé à porter sur les routes d’Europe plus de sept années après sa dernière tournée sur le vieux continent !

Avec ses treize nouvelles compositions personnelles ou collégiales, Boo Boo Davis affiche sa ferme volonté de faire briller le blues du Sud des Etats Unis au plus haut dans un ciel qui s’illumine pour l’occasion de nombreuses petites étoiles multicolores issues de ses harmonicas virevoltants et de sa voix suffisamment éraillée pour forcer le respect et ingénieusement placée pour mieux donner du corps et du cœur aux morceaux. Enregistré sans basse, « Name Of The Game » se veut le plus proche possible des sessions live improvisées dans le delta et c’est au feeling que le trio avance, les guitares apportant la mélodie et se faisant habiller de percussions pour le moins intéressantes pour que le maître de cérémonie n’aie plus qu’à faire parler son talent et sa longue expérience des notes bleues. Parfois lancinant, parfois survolté, le blues de Boo Boo Davis se montre riche et varié et s’appuie sur des structures très élaborées pour faire passer des émotions sincères qui prennent toute leur dimension sur des titres comme « Dirty Dog », « Want Nobody Tell Me How To Live My Life », « Who Stole The Body », « Why You Wanna Do It » ou « Hot Foot ». Maîtrisant avec beaucoup de savoir-faire les saturations mais aussi les silences et les allitérations, Boo Boo Davis et consorts nous offrent avec ce nouvel effort un très bon résumé de ce qui peut se faire de meilleur quand on a été piqué par le blues dès sa plus tendre enfance. Ca ne se raconte pas, ça s’écoute !