samedi, 02 août 2008 LES NUITS DE LA GUITARE DE PATRIMONIO – 19ème EDITION THEATRE DE VERDURE – PATRIMONIO (20) Du 19 au 25 juillet 2008
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Samedi 19 juillet : Monte Montgomery Trio - Steve Lukather
http://www.montemontgomery.com http://www.myspace.com/officialmontemontgomery http://www.stevelukather.net
C’est au désormais, ex-guitariste de Toto que revenait l’honneur d’ouvrir cette 19ème édition des nuits de la guitare de Patrimonio, une petite déception tout de même pour cette ouverture, c’est devant un public plutôt clairsemé (mais néanmoins participatif), que le Monte Montgomery Trio déboule sur scène à l’heure prévue, à partir de cet instant pas de temps mort, le moins que je puisse dire c’est qu’il à indéniablement séduit le public (et moi avec) de cette première soirée. Pas simple de classer dans un style particulier ce power trio, entre folk, blues rock avec quelques accents grunge, c’est sans doute là que se situe leur musique. Quelle pêche ce Monte Montgomery, accompagné d’une section rythmique plutôt efficace, ces trois là ont littéralement bluffé l’assistance, durant un set d’un peu plus d’une heure il ne fait pas de doute qu’ils ont conquis quelques fans. Visiblement très heureux d’être là, ils n’eurent aucun problème à communiquer leur joie de jouer, ceux d’entre vous qui connaissance l’endroit et la beauté du site savent bien quel plaisir les spectateurs ont à venir savourer cette semaine de concerts, les artistes le sentent et se livrent sans retenue, c’est ce qui indéniablement fait le succès de ce festival insulaire hors normes et attachant. Monte Montgomery trio, à découvrir sans attendre d’avoir lu cet article dans son intégralité.
Monte Montgomery : guitare, chant David Piggott : basse, chant Jamey Bell : batterie, chant
Il est un peu moins de 23h15, Steve Lukather et ses musiciens sont enfin là. En tournée de promotion pour son dernier opus « Ever Changing Times », c’est accompagné d’une équipe redoutable que Luke égraine les titres, l’assistance visiblement composée de nombreux fans ne s’est pas trompée, ils sont là pour le répertoire solo de ce talentueux guitariste chanteur, ceux qui se sont déplacé avec le secret espoir d’écouter du Toto sont sans doute déçu, car hormis « Wings Of Time » en hommage à Jeff Porcaro, un autre titre dont le nom m’échappe et quelques titres de « Los Lobotomys », c’est bien de son répertoire en solo dont il s’agit ce soir. Afin sans doute de tourner la page Toto, le bonhomme a changé de look, mais le talent et la maîtrise sont bien là, le concert se déroule sans anicroche mais aussi sans grande surprise car ceux qui connaissent et apprécient la musique de Steve Lukather ne s’y trompent pas, quelque chose ne va pas chez cet artiste, son goût immodéré pour les boissons alcoolisées et les interventions entre les morceaux sur ses problèmes familiaux et affectifs font que personne n’est dupe, Mr Lukather est en pleine déprime mais même sur une jambe il surprend encore et toujours. En guise de fin de set il nous gratifiera d’une magnifique version de « Shine On You Crazy Diamond » du Floyd. Il quittera la scène en titubant sous les applaudissements d’un public conquis mais sans doute un peu triste de voir ce grand musicien s’autodétruire doucement mais sûrement…Il est temps que celui-ci se ressaisisse et mette un terme à ses excès, pour lui et les siens d’abord, pour son public et ses fans ensuite.
Steve Lukather : guitares et voix Tony Spinner : guitares, voix Steve Weingart : claviers Carlitos Del Puerto : basse, voix Eric Valentine : batterie, voix
Lundi 21 juillet : Tommy Emmanuel - John Butler Trio
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A en juger par l’affluence de cette soirée, entre John Butler et le public de Patrimonio c’est déjà une histoire de cœur, le Théâtre de Verdure affichait quasiment complet ce lundi soir pour ce concert aux accents… australiens.
Tommy Emmanuel le guitariste virtuose spécialiste du finger-picking était donc de la partie et avait pour mission de préparer l’assistance avant la grande messe Butler. Ce show man incroyable a capté sans problème l’attention du public, pendant une heure Tommy Emmanuel a montré l’étendue de son talent et les choses incroyables que l’on peut faire avec une guitare quand en plus d’être talentueux, on fait preuve d’inventivité. Une performance de haut…de très haut niveau.
C’est au tour du John Butler Trio (en fait ils sont quatre ?) de monter sur scène ; trois ou quatre chansons pour se décontracter et faire monter la température de quelques degrés, et ensuite ce fut un déluge musical, énorme prestation de la star australienne et de son combo, il est ici presque comme chez lui, le public est tout acquis à sa cause et difficile de lui résister tant le charisme de l’individu éclabousse son concert. Son mélange de reggae et de blues avec des accents hip-hop fait mouche et captive littéralement l’assistance, que du bonheur pendant 1h45mn, seulement ponctué par fantastique solo de batterie et plusieurs rappels tous aussi indispensable les uns que les autres. Difficile de croiser quelqu’un qui ce soir là n’était pas satisfait par la qualité de l’affiche proposée tant l’osmose entre l’artiste et son public était flagrante. Une nuit d’été que l’ont n’aura pas envie d’oublier… Il reviendra l’année prochaine Butler ?
John Butler : guitares et voix Shannon Birchall : basse Michael Barker : batterie ?????????????: claviers
Mardi 22 juillet : Raul Midon - Deep Purple
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Avant de vous faire un compte rendu du gig de Deep Purple, Ian Gillan le frontman du quintet multi platiné a répondu à quelques questions, voici l’intégrale de ce qu’il nous a dit :
Ian Gillan bonjour, tout d’abord, y aura-t'il un successeur à « Rapture Of The Deep » sorti en 2005 ? Ian Gillan : Bien sur
Et si oui quand ? Ian Gillan : Aucune idée, nous ne faisons jamais de plans sur le long terme
Deep Purple a enregistré un live en France à l'Olympia en 1996, peut on envisager qu'un autre live soit capturé en France un jour ? Ian Gillan : Peut-être, mais vraiment je crois qu'un autre album studio devrait voir le jour avant un live.
Connaissais tu le festival de Patrimonio avant d'y être programmé ? Ian Gillan : Non je ne connaissais pas ce festival – cela arrive souvent, nous ne savons jamais nos dates avant que nous ne recevions nos itinéraires de tournée, alors c'est toujours une surprise quand notre agent nous annonce le programme à venir.
Connaissais-tu la Corse avant ce jour ? Ian Gillan : Non c'est la première fois que j’y viens
As tu le sentiment que Deep Purple est toujours d'actualité en 2008 ? Ian Gillan : je ne souhaite pas répondre à cette question
Quelles sont tes motivations pour continuer à tourner et te produire aux quatre coins de la planète ? Ian Gillan : pas besoin de motivation pour apprécier et faire de la musique, c’est pareil que respirer, c’est l’élément indispensable de ma vie.
Peux tu me citer ton album préféré dans la discographie du groupe ? Ian Gillan : J’ai un peu peur de ma réponse mais à l’heure actuelle mon album favori c’est « Bananas ».
Si tu partais sur une île déserte quel album emporterais tu (hors Deep Purple) Ian Gillan : Si Je devais choisir, ce serait une de mes compilations de guitare Flamenco avec Paco de Lucia, El Tomatito , etc..
Peux tu me citer un personnage célèbre représentatif de la Corse ? Ian Gillan : Pasquale Paoli et Fred Scamaroni sont les deux seuls dont j’ai gardé un souvenir scolaire
Si vous deviez incorporer un musicien supplémentaire dans Deep Purple de quel instrument devrait-il jouer ? Ian Gillan : Le triangle, nous faisons assez de jeu de paume comme ça …
Est il possible d’envisager un jour un concert unique réunissant tous les membres qui ont joué dans Deep-Purple ? Ian Gillan : non c’est impossible, tu imagines le cirque ce serait, compte le nombre que nous serions et tu comprendras que c’est totalement impossible
Si tu n’avais pas été musicien quel métier aurais tu aimé faire ? Ian Gillan : Je suis quelqu’un de sociable, j'aurais sans doute été un menuisier ou un journaliste.
Patrimonio est un peu la capitale du vin en Corse, tu es plutôt rouge rosé ou blanc ? Ian Gillan: Il faudrait que je les goûte tous avant de te donner une réponse
Place au concert à présent. Affluence record ce soir là à Patrimonio pour la venue d’un groupe mythique. Difficile d’évaluer le nombre de spectateur présent mais ce fut sans conteste la soirée phare de cette 19ème édition, le genre de concert dont certain diront dans quelques années « j’y étais ». Il y avait bien sur une première partie à cette occasion, « Raul Midon », mais je dois bien l’avouer, celui-ci ne m’a guère enthousiasmé.
Arrivés à Bastia en jet privé, les stars britanniques sont enfin là, et d’emblée nous proposent un show mené tambour battant, sans surprise mais aussi sans temps mort, c’est une affaire bien rodée que celle de Deep Purple, tout semble calibré, préparé, peaufiné pour tout emporter sur son passage, et c’est effectivement ce qui arrive. Le public de ce mardi soir en redemande et les Deep Purple se montrent à la hauteur des attentes de leurs fans. Les standards défilent, le son est comme toujours à Patrimonio, excellent voir plus ; le public est en apparence ravi et attend avec impatience…« Smoke On The Water », quant à moi, je suis malgré tout un peu déçu ; Ian Gillan, même si le bonhomme dégage toujours quelque chose de magnétique sur une scène, il est par contre techniquement et vocalement complètement à la rue. Ses backing vocals aigus mythiques, d’« Highway Star » sont ce soir là pathétiques, il en fait des tonnes en prenant des poses de conquistador, mais je ne suis pas dupe, Ian Gillan n’est plus que l’ombre de lui-même. Quant aux autres, pas grand choses à dire, Roger Glover, chaleureux et très à l’aise sur scène est toujours le parfait complément du maître tambour Ian Paice, Steve Morse est quant à lui parfaitement intégré au groupe et ceux qui espèrent un jour le retour de Blackmore peuvent toujours rêver et brûler quelques cierges, cette époque est définitivement révolue, le guitariste de Deep Purple est et sera Steve Morse pour un bon moment encore. Pour finir, que dire de Don Airey, le remplaçant de Jon Lord, il nous a gratifié d’un solo de clavier que je qualifierai de grotesque, revisitant Star Wars et autres classiques complètement hors de propos, c’était pour moi un véritable chemin de croix que ce solo venu du fond des ages. Le concert va bientôt se terminer et le moment tant attendu est arrivé… « Smoke On The Water », un frisson passe pendant cette chanson devenue plus qu’un mythe finalement ; à la suite de cette chanson une partie du public, sans doute satisfait d’avoir trouvé ce qu’il était venu chercher, s’en est allé, quel étrange comportement... Le groupe termine son show, il est bientôt 1h du matin et le festival s’arrête là pour moi. Une organisation sans faille, un accueil fantastique, une programmation de qualité, un public nombreux et réceptif, des artistes disponibles et talentueux, un bon cru cette édition 2008.
Ian Gillan: chant Steve Morse: guitare Roger Glover: basse Ian Paice: batterie Don Airey: claviers
L’an prochain le festival fêtera ses 20 ans, pas de doute que pour cet anniversaire les organisateurs voudront placer la barre très très haute… Vivement l’édition 2009 !
Eric Lortie – juillet 2008
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