jeudi, 31 juillet 2008
Big Blue Ball
(Real World – Harmonia Mundi – 2008)
Durée 59’28 – 11 Titres
http://bigblueball.realworldrecords.com
http://www.petergabriel.com
http://www.myspace.com/petergabriel
 On se souvient de lui pour avoir été le leader emblématique de Genesis mais on oublie parfois que sa carrière individuelle tout aussi réjouissante a été marquée par la création de son propre label, Real World … Auteur, compositeur et interprète, Peter Gabriel a eu il y a déjà bien longtemps, en 1991, l’idée d’enregistrer des duos et c’est en commençant par la fameuse Recording Week durant laquelle plus de soixante quinze artistes de vingt nationalités différentes se sont succédés dans les studios du label que cet album a pris ses racines. Complété en 1992 puis en 1995 par d’autres duos avec des grands noms venus eux aussi de divers horizons, « Big Blue Ball » aura lentement pris de la consistance et c’est après être longtemps resté au stade de projet que l’on reprend à ses heures perdues que l’album finira par voir le jour sous sa forme définitive le 31 juillet prochain. On y retrouve tous ceux qui ont contribué aux belles heures de Real World dont le catalogue est considéré comme un des plus riches et les plus variés au monde !
Tous les citer serait très vite fastidieux mais comment résister au plaisir d’évoquer les apports essentiels de Sinead O’Connor, Papa Wemba, Vernon Reid, Karl Wallinger, Stephan Hague, The Holmes Brothers ou encore Manu Katché qui apportent des teintes aussi charmeuses que changeantes à un album dont la dominante bleue ne se retrouve de manière évidente que sur la pochette. Véritable chef d’œuvre de world music sur lequel planent bien évidemment les accents rock, pop et progressifs de son père spirituel, « Big Blue Ball » s’impose comme l’ouvrage capable de tout écraser sur son passage grâce à de pures merveilles telles que « Whole Thing », « Shadow », « Everything Comes From You », « Burn You Up, Burn You Down », « Forest » et tant d’autres encore où l’on croise sans trop s’y attendre des chants ethniques, des guitares flamenca, des percussions nippones ou des cordes orientales venues prêter main forte à un artiste qui seul pouvait accoucher de cet ambitieux projet conceptuel dédié à la planète bleue. Œuvre de longue haleine, l’album nous transporte dans les endroits les plus inaccessibles du globe et nous ouvre l’esprit non seulement à diverses sensibilités mais aussi et surtout à leur rencontre, leur réunion et leur mise en harmonie. Le casting de rêve que l’on trouve sur « Big Blue Ball » n’est donc pas le seul prodige réalisé par Peter Gabriel puisque non content d’avoir fait se rejoindre en un même endroit des individus, c’est les frontières entre les différents styles musicaux de chacun que le Britannique est parvenu à faire tomber d’un revers de manche. Un tel exploit méritait bien d’être méticuleusement préparé avant d’être enfin partagé avec le public … Sa reconnaissance n’en sera que plus grande !
|
