dimanche, 03 août 2008
L comme lui
(Autoproduction – 2008)
Durée 31’04 – 13 Titres
http://www.jeancristophe.fr
http://www.myspace.com/jeancristophe
 N’allez pas prendre ses textes pour argent comptant, Jeancristophe est avant tout un personnage décalé voire carrément déjanté qui n’a pas franchement su se décider entre un premier album et un premier livre et qui, au bout du compte, a fait l’un et l’autre de façon très complémentaire … Né Jean-Christophe Cheneval, le créateur devenu Jeancristophe a fait son deuil de Cheche avec qui il avait fait son trou sur la scène lilloise en collaborant avec tout ce qui en est sorti et c’est aujourd’hui sous ce nouveau pseudonyme qu’il va de l’avant, nous entraînant dans un monde qui n’appartient qu’à lui au travers de « Onze tableaux d’une histoire se terminant par d’étranges funérailles » … Esprits trop cartésiens, passez votre chemin !
Ce garçon est un doux dingue, un trublion du genre de Philippe Katerine en encore plus barré à qui rien ne fait peur et qui sait tirer parti de ses faiblesses pour en faire des forces et les rendre séduisantes au possible. Mélangeant orgue de barbarie et sons électroniques, Jeancristophe crée spontanément une cacophonie harmonieuse, un brouhaha sur lequel il laisse ses élucubrations les plus inattendues prendre une autre dimension et devenir de l’art, quand bien même il ne se considère pas comme un artiste. Entre Alice au Pays des Merveilles et le Petit Poucet avec un je ne sais quoi du Petit Prince, Jeancristophe ne nous demande pas de lui dessiner un mouton mais s’en charge lui-même, le baptisant « L comme lui », lui donnant des formes pour le moins torturées et le faisant danser au gré d’un piano ou d’un accordéon, d’une flûte traversière, d’un vibraphone ou de bidouillages inqualifiables tant ils semblent débarqués de nulle part. Posée au milieu de nulle part, la musique de cet extraterrestre n’est plus franchement de la chanson et pas encore vraiment du rock, quand elle se teinte d’indie et de pop, c’est une fanfare qui la ramène vers d’autres sphères et au moment où même le plus endurci s’apprête à définitivement jeter l’éponge, c’est un ensemble à la fois déconcertant et séduisant qui le force à rester à bord du vaisseau pour refaire un bout de chemin avec lui en suivant quelques petites pierres blanches posées à même les pistes de l’ouvrage … Si vous n’arrivez pas à tout comprendre de l’album, essayer de vous pencher sur le livre. Et réciproquement !
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