Ecrit par Fred Delforge |
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vendredi, 27 juin 2008 Kaprico (Poseidon – Musea – 2007) Durée 53’22 – 14 Titres
http://sound.jp/quikion/ http://www.myspace.com/quikion http://www.musearecords.com
On avait quitté Quikion en plein « Ramadan » en 2004, c’est aujourd’hui par un « Kaprico » qu’il signe un retour toujours aussi atypique puisque la musique de ce trio nippon semble venue de partout sauf du pays du soleil levant ! La belle affaire … Pour la chanteuse et multi-instrumentiste Totoki Yukiko, l’heure est venue de poursuivre dans une direction très largement inspirée par l’école minimaliste française et c’est en offrant énormément de place à l’accordéon et en le laissant rejoindre par le glockenspiel, le bouzouki, le melodica ou encore les guitares que ses deux complices Oguma Eiji et Sasaki Emi la suivent dans une voie fabuleusement séduisante. Après deux albums de très grande qualité, il ne restait plus à Quikion qu’à confirmer tout le bien que l’on pensait de lui avec un nouvel effort encore plus abouti … C’est désormais chose faite !
Si « Kaprico » manque par moment d’un peu de spontanéité, voire même parfois de naturel, c’est en faisant montre à chaque instant d’un fort potentiel technique et artistique que le trio avance de concert dans une direction à la fois progressive et traditionnelle, les accents vieillots apportés par l’accordéon contrastant admirablement avec des teintes innovantes venues de tous les sons parasites que Quikion incorpore à sa mixture pour lui donner encore plus de corps. On en passera inévitablement par les influences baltes ou arabisantes chères au groupe mais aussi par d’autres plus conventionnelles qui en appellent aux recettes traditionnellement utilisées par Quikion, une bonne dose de mélancolie, un soupçon de lyrisme et beaucoup d’efforts de mise en place pour tenter de toucher du doigt le beau absolu. S’il ne nous scotche pas sur place par une modification radicale dans la manière de créer sa musique, « Kaprico » parvient toutefois à nous séduire par les architectures audacieuses auxquelles nous habitué Quikion en nous offrant de nouveaux titres bien construits dans le genre de « The Cat Maker », « A Song For Masochistic Blues », « Hyakunin-Cho » ou encore « Merry Melancholy ». Loin des modes et des conventions musicales, ces nippons s’enfoncent profondément dans la jungle de leurs élucubrations et posent de part et d’autres nombre de marques indélébiles qui aident leurs fans à trouver leur chemin … La démarche est incontestablement positive !
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