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BILL DERAIME au NEW MORNING (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 15 juin 2008
 

BILL DERAIME
LE NEW MORNING – PARIS (75)
Le 14 juin 2008

http://www.billderaime.com
http://www.myspace.com/billderaime
http://www.newmorning.com

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann

Retrouver Bill Deraime au New Morning, c’est un de ces petits plaisirs que l’on ne boude pas et comme par enchantement, le public parisien a décliné l’invitation de toutes les autres manifestations du soir pour venir remplir la salle à ras bord et pour faire au troubadour qui, comme il l’annonce lui-même, « Bouge Encore », le meilleur des accueils ! Toutes les conditions pour que la soirée soit réussie sont donc réunies et c’est devant un tapis de fans bien moelleux que le quintet acoustique va venir nous présenter un frenchy blues des plus délicieux … Que demander de plus ?

Les télévisions nationales mettent un point final à leur triste journal télévisé du jour quand Bill Deraime et ses complices investissent la scène pleins de bonne humeur, lançant le bal par un premier reggae bluesy (et vice-versa) et nous rappelant que sans doute quelque part « Quelqu’un appelle » … Le ton est donné, la voix de Bill est au meilleur de ses capacités, les multiples gravillons qui l’habitent s’avérant tous bien alignés et laissant le côté bien rocailleux s’exprimer pleinement ! Mauro Serri affiche le sourire des grands soirs et joue légitimement les guitar heroes, saute sur son dobro pour un « Mean Ol’ Blues » et commence à arroser le New Morning de ses slides pendant que derrière lui David Hadjadj l’inonde de ses claviers … Difficile d’y résister et le public accompagne le chanteur aux lunettes rondes et au béret rouge dans ses plus belles pièces, passant d’un reggae toujours bien pesé au meilleur des blues et se prenant soigneusement toutes les petites élucubrations que Bill lui réserve pour l’aider à passer d’un « Pauvre de moi » à un « Avant la paix » ou encore à des « Rames de l’âme » qui viennent à bout de la chanterelle de la 12 cordes et obligent le maître de cérémonie à attraper prématurément sa petite sœur à moitié moins équipée … Un trio bien imbibé commence à perturber le show et c’est en s’y reprenant à deux fois que Bill Deraime nous offrira son superbe « Plus la peine de frimer », parvenant à enchaîner sans encombres sur « Qu’est-ce que tu vas faire » et « Esclaves ou exclus » pour lequel il retrouve sa guitare préférée mais s’offrant un nouvel accroc dans le texte de « Dis-moi encore » et finissant par jeter l’éponge après une heure de concert et un splendide « Merci pour tout » ! Entracte …

Une petite demi-heure de pause pendant laquelle on salue les amis parmi lesquels on reconnaît deux autres éminents bluesmen francophiles, Eric Ter et Pat Boudot Lamot, et il est temps d’y retourner avec un Bill toujours aussi fringant qui dédie dans un duo guitare/chant et batterie « L’enfant est né » à Zep, heureux papa de Titeuf et dessinateur de la pochette du tout récent best of acoustique de l’artiste. Mauro salue ironiquement le p’tit bourré du premier rang et on repart dans un répertoire toujours aussi délicieux, reconnaissant au passage une liste de classiques impressionnante où l’on croise les « J’me sentais mal », « Il avance », « Je rêve » ou encore « S’coue toi » où le dobro de Mauro répond à la 6 cordes de Bill avec en toile de fond la rytmique délicate de Denis Ollive à la basse et Stéphane Pijeat à la batterie. Les imbibés du premier rang deviennent de plus en plus difficiles à contenir et la sécurité est obligée de passer une première fois les rappeler à l’ordre pendant que le reste de la salle se régale tant bien que mal de « Le train roule » puis de « Chaque matin » et de son intimité copieusement perturbée par les commentaires éthérés des trois perturbateurs … Le ton remonte d’un cran et la pression suit comme il se doit avec « Faut que je me tire ailleurs » qui nous laisse entendre que l’on marche lentement mais sûrement de la fin du set. Un faux départ sur « Bouger » et un gros break instrumental pour terminer le morceau, des délires succulents sur l’adaptation française de « Sitting On The Dock Of The Bay » qui en devient « Sur la route » et un final apocalyptique avec « Entre deux eaux » avec Mauro qui part faire son festival dans le public et Stéphane qui termine par un solo de batterie très rock’n’roll, il n’en faudra pas beaucoup plus pour que Bill Deraime & Co regagnent leur loge une première fois … C’est malheureusement difficile pour tout le monde et pour en finir au plus vite, on tire un trait sur « Géraldine » et on se contente d’un unique rappel avec l’hymne « Babylone tu déconnes » sur lequel la salle toute entière se lève pour saluer un groupe qui aura ce soir énormément donné, et pas dans les meilleures conditions soit dit en passant !

Les lumières se rallument et la salle se vide tranquillement pendant que Mauro Serri signe les premières affiches qui se présentent à lui … Quelques derniers saluts amicaux et il est temps de quitter les lieux en ne gardant dans les mémoires que le meilleur du concert du jour, un show qui nous a ramené vers les plus belles heures d’un des artistes incontournables du blues en Français au même titre que Paul Personne ou Benoît Blue Boy. Si la fête a été un peu entachée par une poignée d’imbéciles, personne n’en tiendra rigueur à l’artiste et à son staff qui ont fait de leur mieux pour gérer la situation. Chaque village a son idiot, chaque famille a le frère, le cousin ou l’oncle un peu balourd qui ne peut pas s’empêcher de mettre le souk sur son passage, chaque artiste a ses fans un peu envahissants … Pas de chance, ceux de Bill Deraime étaient venus au New Morning !

Fred Delforge – juin 2008