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MERZHIN + LAZHAR à LA BOULE NOIRE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 06 juin 2008
 

LAZHAR – MERZHIN
LA BOULE NOIRE – PARIS (75)
Le 5 juin 2008

http://www.merzhin.net
http://www.myspace.com/merzhin
http://www.lazhar.fr
http://www.myspace.com/lazharlegroupe
http://www.laboule-noire.com

Retrouvez toutes les photos de Xav' Alberghini sur http://www.myspace.com/xavphotographer
Retrouvez toutes les photos de Bruno Migliano sur http://www.myspace.com/nonodublues
 
Ce n’est pas un hasard si La Boule Noire affiche complet ce soir puisque ce sont deux formations bretonnes qui s’y produisent et que parmi elles figure Merzhin, la grosse sensation rock du moment qui déboule depuis quelques jours dans les bacs avec son excellent album live dont on ne se lasse pas ! Patientant tranquillement sur le Boulevard Rochechouart, le public majoritairement jeune affiche une décontraction qui ne laisse absolument pas présager quelle sera l’énergie dépensée une fois le concert commencé. On y croise les habitués que les membres du groupe saluent chaleureusement à leur arrivée, des fans parfois venus de loin pour ne rien manquer d’un concert qui promet d’être exceptionnel …

Il est 20 heures pétantes quand les Brestois de Lazhar viennent mettre un peu d’ambiance dans une salle déjà surchauffée qui accueille leur bon rock, tantôt engagé tantôt naïf mais toujours très musclé, avec beaucoup de sympathie. Pour le quartet piloté par Vincent à la voix et à la guitare, l’exercice du soir consistera à reprendre en live les titres de ses deux maxis mais aussi nombre d’autres composés au cours de ses six années d’existence. Les riffs pleuvent sur une salle desservie par des lights faméliques et François n’en finit plus de travailler les arrangements des morceaux à l’aide d’un colossal rack d’effets pendant que la rythmique, où l’on trouve Claire dont la basse est décorée d’un joli sticker Hello Kitty et Sylvain à la batterie, construit sans la moindre faille des assises solides pour que des titres comme « Waiting », « Je vois toi », « Un monde parfait », « Animal 7 » ou encore « Hey Ha » prennent toute leur envergure. Bondissant à n’en plus finir, Lazhar parviendra ce soir à faire passer son message à un public bon enfant qui lui fait plutôt bon accueil et c’est en nous saluant d’un « Bye Bye » puis d’un ultime morceau en Anglais, « Venus », que le groupe prendra congé de nous après une quarantaine de minutes de concert.

Ca s’agite chez Merzhin et flûtes, bombardes, saxophones, clarinettes mais aussi guitares commencent à prendre place sur la scène tandis que le public tente en vain de se rafraîchir au bar … 21 heures sonnent et c’est parti sans même prendre le temps de prévenir avec des « Pavillons Kamikazes » qui laissent entendre que le combo de Landerneau est décidé à donner le meilleur de lui-même ! Dans la salle, la tempête vient de succéder au calme et la chaleur, déjà insupportable, est encore montée de quelques degrés … Guère mieux servi en lumières que ses prédécesseurs, Merzhin nous proposera ce soir un set tantôt bleu tantôt rouge mais toujours plein d’énergie, Pierre n’en finissant plus de se jeter sur son pied de micro et d’haranguer une foule déjà bien secouée par les coups de boutoir des deux guitaristes d’un groupe qui s’y connaît quand il est question de jouer ! On traverse sans encombre les « Maximum » et autres « Western », Merzhin ne manquant pas de nous rappeler qu’il est aujourd’hui indiscutablement capable de se produire dans « La cour des grands » et que faire du rock en le pimentant d’arrangements à la fois punk et celtiques est un art pour lequel le groupe est particulièrement habile. Discret, Damien charpente tranquillement mais efficacement l’ossature de morceaux que Ludo agrémente de ses instruments à vent avec toujours beaucoup d’ingéniosité et on croise les « Betti », « Nu et noir de pieds » et autres « Rue Calumet » qui produisent à chaque fois un bel effet sur une salle qui connaît les morceaux par cœur et qui les vit au moins aussi pleinement que Merzhin !

Le show est maintenant bien lancé et on avance à vitesse grand V sur les rails d’une set list qui fait figure de best of en reprenant titre pour titre celle du concert immortalisé à La Carène et qui nous réserve encore de très belles pièces dans le genre de « Ma Las Vegas parano » ou de « Souriez » qui n’en finissent plus de se déverser dans un creuset où l’on a allègrement dépassé les 35 degrés à l’ombre des projecteurs ! Encore quelques décharges d’adrénaline avec des « Poursuite », « Poussières », « Conscience » et « Torche vivante » et il sera temps pour Merzhin de prendre congé d’une salle qui l’acclame comme il se doit compte tenu de la haute teneur énergétique d’un set très bien rôdé et assuré au quart de millimètre près ! Quelques minutes de pause durant lesquelles les cris deviennent pratiquement hystériques et c’est reparti pour un rappel qui viendra porter le set vers les quatre vingt dix minutes avec les indispensables « Nains de jardin » mais aussi avec un dernier bonus, « A la chaleur des missiles », qui nous rappelle à quel point celle de La Boule Noire est étouffante. Un ultime salut, quelques congratulations entre des musiciens conscients d’avoir ce soir donné un set de très bonne qualité, les baguettes de Jean-Christophe qui fendent la foule et c’en est fini d’un concert donné à l’endroit même où les Bretons avaient assuré leur première date parisienne quelques années avant la fin du dernier millénaire …

C’est un public en sueur qui quitte calmement le chaudron du druide, l’effet Merzhin semblant s’être envolé dès que les lumières ont été rallumées … Les têtes sont pleines des notes que le sextet a distillé ce soir avec un plaisir évident et tout le monde se retrouve enchanté sur le boulevard, enchanté de pouvoir respirer un peu d’air frais, enchanté d’avoir passé une bonne soirée, enchanté tout simplement d’être là ! Après tout, quoi de plus naturel que le fait d’être enchanté ? Merzhin est bien la traduction en langue bretonne de Merlin si je ne m’abuse … 

Fred Delforge – juin 2008