mercredi, 11 juin 2008 Shanghai Blues (Autoproduction – 2007) Durée 68’36 – 16 Titres
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Après avoir traîné ses guitares au sein de Tequila à l’époque où Paul Personne officiait encore dans Bracos Band et où Trust commençait à peine à faire son trou dans le monde du rock en compagnie du même manager, Philippe Ménard a eu un jour la vision d’un autre rock et d’un autre blues, plus intime et pourtant tout aussi énergique … Ainsi naissait le meilleur des one man band français et cela fait maintenant sept albums que la belle histoire dure, le longiligne bonhomme trimballant guitares, percussions, harmonicas et même son roadie, chauffeur et manager de femme dans une vieille camionnette équipée pour aller se produire abondamment de ville en ville tout au long d’années qui mériteraient amplement d’avoir plus de 365 jours chacune tellement elles sont copieusement remplies. Pour ce disciple de Rory Gallagher, le blues rock est un carburant dont il est impossible de se passer mais ce sont aussi tous les autres blues qu’il revisite non seulement au fil de ses inoubliables concerts mais aussi de ce nouvel effort qui parvient encore et toujours à surprendre ses fans !
Cet artiste n’a d’humain que l’apparence, c’est une évidence ! Comment pourrait il en être autrement car pour composer autant de pièces originales et pour mettre autant de sons et d’effets dedans, il faut forcément être habité, ou au pire tricher honteusement … Quand on connaît Philippe Ménard, on sait que cet autre grand guitariste gaucher ne connaît que la sincérité, celle des grands musiciens qui ne jouent pas leurs notes mais qui les vivent, les respirent, les pleurent parfois. En picking ou en riff, secouées par les trépidations de son inénarrable set de percussions ou soufflées de ses harmonicas et grommelées de sa voix si caractéristique, les quatorze nouvelles merveilles de Philippe n’en finissent plus de vous mettre les nerfs en pelote en vous emmenant de rock en funk avec au beau milieu des accents très roots ou encore d’autres plus exotiques … Mais qu’est ce qui peut bien faire avancer Ménard si ce n’est cette soif intarissable de jouer et de croiser des gens, de leur offrir dans la plus totale humilité mais avec toujours autant de génie ses « Shanghai Blues » et ses « How Can You Tell Me ? », ses « Athen Is Burning » et ses « Sexy Sexa » … A l’auberge espagnole du blues, l’artiste apporte son jeu subtil et ses accents changeants, terminant comme il se doit un ouvrage fabuleusement varié par quatre titres en live parmi lesquels on remarque une reprise de Howlin’ Wolf et le « Baby Please Don’t Go » de Big Joe Williams dans une version explosive mais aussi un très bref extrait du « Out Of The Western Plains » qu’avait immortalisé naguère le grand Rory, signe que le deuil du modèle avoué n’est pas encore totalement fait ! Un album à écouter d’urgence, comme les six précédents d’ailleurs ! Forever blues …
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