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PAT O'MAY + ALCOHSONIC à LA BOULE NOIRE (75) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 30 mai 2008
 

ALCOHSONIC – PAT O’MAY
LA BOULE NOIRE – PARIS (75)
Le 29 mai 2008

http://www.patomay.fr
http://www.myspace.com/patomay
http://www.alcohsonic.net
http://www.myspace.com/alcohsonic
http://www.laboule-noire.com

Retrouvez toutes les photos de Yann Charles sur http://www.myspace.com/isayann

Artiste complet et généreux, Pat O’May se fait trop rare sur les scènes parisiennes et forcément, quand il nous a appelé pour nous dire qu’il serait sur les planches de La Boule Noire, nous ne pouvions pas décemment décliner l’invitation … La foule qui fait le pied de grue sur le Boulevard Rochechouart ne trompe que les néophytes, c’est malheureusement devant La Cigale voisine qui accueille ce soir Amel Bent que les spectateurs attendent et il faut se frayer un passage parmi eux pour obtenir le droit de descendre dans les bas fonds de la capitale où nous attendent le guitariste breton d’adoption et son groupe mais aussi de jeunes invités, Alcohsonic, biens connus de la scène parisienne !

Il est 20 heures pétantes quand le quartet de Romainville met les amplis en position On et c’est très rapidement qu’il nous invite à le suivre dans un set court mais complet par un « Follow Me » pour lequel Seb déchausse un temps la guitare pour s’emparer d’un tambourin. Le rock est dans la salle et Alcohsonic nous le rappelle en nous envoyant quelques belles pièces dont on retrouvera la trace sur un album à paraître en septembre ! Passant sans aucune difficulté de plans psychédéliques délicieux à des plans plus proches du gros rock qui tache, le groupe nous proposera encore ses « Mojo Driver » et autres « I’m Your Man » avant de se laisser engloutir dans un tourbillon de folie avec un énorme « Big City Life » sur l’intro duquel Pierre, le lead guitar dont c’est ce soir l’anniversaire, ne manquera pas de nous offrir quelques gimmicks empruntés à Hendrix. Un « Alcohsonic Day » en guise de rappel et c’en sera déjà fini de trente cinq minutes d’une musique pleine de nuances et de breaks dans laquelle on remarque de multiples influences venues du southern rock, du stoner et plus généralement du rock !

Le temps de se désaltérer au comptoir et c’est à Pat O’May de s’y coller, le guitariste chaussé Godin ne manquant pas de faire le show d’entrée de jeu en nous proposant un cocktail où la musique est reine mais où l’humour et la décontraction sont de rigueur. Brillant technicien, Pat n’en est pas moins un compositeur de génie et un arrangeur méticuleux et c’est accompagné d’une formation dans laquelle on compte un percussionniste, Hopi Hopkins, qu’il se produit pour mieux retranscrire les ambiances de son dernier album éponyme en date. On saute de nouveaux titres comme le très arabo-celtisant « Hasma » vers d’autres plus anciens comme « Wise » et on se promène tout autour du monde en faisant des escales vers l’Asie avec « The Days » mais aussi vers la Bretagne et bien évidemment l’Amérique, deux influences particulièrement importantes dans la musique de Pat O’May. Le groupe où l’on reconnaît une rythmique solide faite de Fred Moreau à la batterie et Hilaire Rama à la basse cinq cordes mais aussi le vaillant guitariste Louis Soler qui se charge également de mettre les samples en œuvre nous entraîne ensuite vers « Give A Chance » avant de nous proposer une étape acoustique particulièrement intéressante avec « The Land Is Deaf » où Hopi Hopkins prend une dimension toute particulière. Irrésistible !

Pat O’May repart de plus belle dans le bon rock métissé en nous servant « Blood » puis « Take Another Real », un titre un peu planant sur lequel les ambiances se font étranges et attachantes, puis c’est vers les sonorités plus conventionnelles que l’on se dirige un instant avec « The Touch » pour mieux repartir l’instant d’après dans un délire succulent, « That’s Beautiful », sur lequel la calebasse métallique de Hopi pose des sonorités d’une infinie délicatesse ! Pat O’May annonce son épisode hard rock du jour et s’embarque dans un titre dédié à Steve Vaï, « Vaï que vaille », sur lequel on se prend en pleine figure un gros break de reggae carrément inattendu compte tenu de la couleur originelle du morceau. Juste le temps d’« Effacer la peur » et il est temps de partir à l’assaut du dernier morceau avant la pause, l’époustouflant « Overlord » qui démarre de façon très atmosphérique pour monter progressivement en puissance et se noyer dans des breaks à n’en plus finir. Un must ! Pat O’May et ses musiciens prennent un pied monstre sur la scène de la Boule Noire et si les spectateurs ne sont pas très nombreux, ceux qui ont fait le déplacement ne le regrettent pas tant le guitariste virtuose donne du plaisir à une assistance convaincue par ses effets de manche et par ses errances en slide, en riffs ou en arpèges. Commencé par un solo de batterie, le rappel du soir nous emportera vers un standard, « Breizh Amerika », sur lequel Pat s’offre quelques vers en langue bretonne, puis vers une seconde interprétation de « Hasma », un titre particulièrement agréable pour tout le monde qui conclut en beauté deux heures de concert sans le moindre temps mort !

La Boule Noire se vide tranquillement et le flot des spectateurs vient rejoindre celui des autres salles de spectacle d’un quartier traditionnellement animé … Les touristes, français et étranger, découvrent Pigalle by night entre les sex shops, les boutiques de souvenirs, le Sacré Cœur tout illuminé qui joue les stars devant les objectifs, des autochtones un peu allumés et les multiples marchands de kebab et autres falafel. Au passage, on croise le Trianon qui se vide, l’Elysée Montmartre qui s’apprête à recevoir Lofofora demain soir, La Loco qui fait le plein pendant que le Moulin Rouge transvase ses visiteurs dans des bus spécialement affrétés pour les amateurs de cabarets … Ainsi va Paris, avec ses contrastes et ses plaisirs. Certains retiendront juste que Pat O’May et Alcohsonic y jouaient en cette belle soirée du 29 mai 2008 car le concert fut mémorable !

Fred Delforge – mai 2008