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CAFE BERTRAND pdf print E-mail
Ecrit par Stephane Burgatt  
jeudi, 29 mai 2008
 

L’art délicat du rock dur

Café Bertrand est un groupe de Manosque qui a repris son nom d’un café à musique parisien qui aurait été jadis le premier à développer un concept musical à destination des masses prolétariennes. A l’heure où sort leur dernier opus, « l’art délicat du rock n’ roll », mixé par un des membre de deep purple, Walther Gallay, chanteur et parolier du groupe, s’est confié à nous.

Il semble y avoir une cassure dans votre histoire : le groupe a été formé en 1992 mis on ne trouve pratiquement plus aucune trace de vous avant 2003…

Effectivement, il y a eu deux café Bertrand : de 92 à 97, on a pas mal joué. Beaucoup de premières parties dont les négresses vertes ou noir désir...Près de 300 dates en 5 ans.  On avait remporté le printemps de Bourges en 1996. Puis on a arrêté en 1997. Je suis descendu dans le sud de la France quelques années plus tard pour remonter ce groupe, avec de nouveaux membres. Le groupe est maintenant différent dans sa composition puisque je ne joue plus, je ne me concentre que sur mes textes et mon chant.

Quelles raisons vous ont poussés à la séparation ?

 J’ai tout donné pour ce groupe jusqu’à la fin de l’année 97 où je me suis fatigué. Ce n’était pas une engueulade entre nous. Les autres voulaient continuer mais j’avais pris ma décision.

Cette fois ci tu as changé de stratégie en te délestant d’un certain nombre de taches. On sent que tu vises les choses à plus long terme.

Je fais tout pour que le groupe aille le plus loin et le plus longtemps possible. Maintenant, je délègue mais pas tant que ça. Chacun a son rôle. On a un manager (NDR. Mathieu Drouot, fils de Gérard Drouot) qui s’occupe de l’organisation des concerts dans les grandes salles mais je m’occupe toujours de tout ce qui concerne les petites salles.

Votre dernier album, « l’art délicat du rock n’roll » a été mixé par Peter Denenberg, qui avait déjà travaillé avec les spin doctors, et avec Roger Glover, bassiste de deep purple. Le mix de cet album s’est fait à New York. Comment un groupe de Manosque se retrouve en studio avec un musicien d’un groupe mythique ?

Ca s’est fait progressivement. On a fait trois tournées avec deep purple. C’est après un concert à Orléans, lors de notre dernière tournée en semble, que nous sommes allés boire un verre en semble et que nous avons parlé du mix que nous souhaitions pour notre futur album. Nous voulions absolument qu’un Américain ou un Anglais s’occupe du mix pour mieux coller à notre style.
Il s’est alors proposé de nous faire deux titres. Nous avons été enthousiastes à l’écoute du résultat et nous avons ainsi prolongé notre collaboration.

D’avoir un tel monsieur sous la main, vous ‘avez pas eu envie de lui faire poser une ligne de basse sur votre album ?

Non mais il apparaîtra sur mon projet solo et je ferai également une apparition sur le sien.
Sa fille Gillian Glover, fera une apparition également.

Quelle est la différence entre un mix à l’anglaise et à la française ?

Ca se passe généralement au niveau de la voix. On a un chant très en avant dans le mix français, ce qui peut donner un côté assez « variété » au morceau. Alors que les anglo-saxons, la voix est plus dans le mix, en retrait.
Sur cet album on cette touche rock des années 70 que nous n’aurions pas eu en France car nous ne travaillons pas tous ave le même matériel et nous n’avons pas tous la même expérience, le même vécu.

Il y a-t-il un réel intérêt à enregistrer dans tel ou tel studio en dehors d’un éventuel effet de frime ?

Pour l’enregistrement il y a un intérêt. Pour notre part nous l’avons enregistré chez Ferber à Paris. Nous y avions assez d’espace pour jouer tous ensemble et leur salle est toute en chaînes, ce qui lui confère une sonorité intéressante pour le rock.
Pour le mix, tout repose sur la personne derrière les machines. C’est en ses capacités que dépendra de la qualité sonore du résultat.

D’avoir joué dans ces salles immenses en première partie de deep purple n’a-t-il pas changé votre approche des concerts.

Non, nous n’avons en rien changé de ce côté-là. La scène est le seul espace d’expression où tout nous est permit. La seule chose qui nous faisait peur était d’avoir un son faible car nous n’étions que la première partie. Ce qui n’a pas été le cas car un groupe comme deep purple n’a plus à avoir peur de nous ni de personne.

La critique soulève régulièrement la qualité des textes du groupe. C’est pour mieux te donner à l’écriture que tu as arrêté la guitare ?

En partie. Dans la nouvelle configuration de café Bertrand, il y a deux guitaristes. Leur niveau étant excellent, mon intervention aurait été plus préjudiciable qu’autre chose.

Ce qui te permets maintenant de vivre et interpréter pleinement tes textes.

C’est ce qui fait mon défaut sur scène. Je suis tellement profondément ancré dans mon interprétation  que je casse régulièrement des pieds de micro. Je suis énergique et expressif en concert ; et c’est effectivement parce que je n’ai pas de guitare entre les mains que je peux me le permettre. Je peux aller d’un bord à l’autre de la scène pour aller tchecker le public car c’est ce qui est le plus important : faire la fête avec ceux qui sont venus te voir.

Propos recueillis par Stéphane Burgatt, mai 2008

Lien : www.cafebertrand.com
Interview audio : www.myspace.com/zicaziclemission

Crédits photo : Anne Ouicher / S.B