mercredi, 28 mai 2008 Grandir (Autoproduction – 2008) Durée 46’21 – 12 Titres
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Disciple de Neil Young par lequel il découvrit l’harmonica et de Sonny Terry qui lui permit de rencontrer le blues, Cadijo a fait ses débuts comme sideman de Chris Shaw mais est très vite passé à une carrière sous son propre nom, se faisant rapidement accompagner par son frère Michel mais aussi par un autre Michel, Foizon de Blues And Trouble, qui lui apportera des couleurs venues du rag et l’aidera à enregistrer un premier album de blues acoustique. Exilé un temps au Canada, le chanteur et harmoniciste trouvera très rapidement sa place sur la scène de Toronto mais c’est vers la France et Bordeaux qu’il reviendra pour accompagner Lenny Lafargue ou encore Keith B Brown et pour continuer à avancer en solo, que ce soit en électrique ou en acoustique, Cadijo se montrant aussi efficace dans l’un et l’autre des deux exercices. Accompagné du fidèle Michel Foizon mais aussi de Raoul Ficel aux guitares, Cadijo s’offre aujourd’hui un nouvel album de chansons blues. Un genre à part dans lequel il excelle …
Il y a en lui quelque chose de Le Forestier et de Brassens mais également de Patrick Verbeke et de Benoît Blue Boy, un petit je ne sais quoi qui fait que ses chansons de frenchy pop peinturlurées en bleu et copieusement saupoudrées d’harmonicas viennent vous attraper au plus profond de l’inconscient pour ne plus ensuite vous quitter de la journée ! De souffles en sifflets, le bonhomme n’en finit plus de donner de la couleur à des morceaux pleins d’émotions, des chansons où il est question de passions et d’amours mais aussi d’argent et même de naufrages. « Grandir » se retourne bien évidemment sur l’évolution naturelle de l’individu, partant du bon pied vers des rivages bien bluesy, puis c’est dans la chanson française un peu plus pop et beaucoup plus folk que l’on glisse jusqu’à un « A tous les Titanics » avant de reprendre de plus belle vers le blues pour un hymne en puissance, « Y’a qu’l’argent », et avec un superbe instrumental bourré de références diverses, « Souvenirs sans paroles ». Plus festif et presque zydeco sur « J’suis pas pressé », Cadijo met « Du swing dans son blues » et termine son voyage par une reprise de John Jackson, « Boat’s Up River », offrant par la même occasion à « Grandir » sa seule incursion vers la langue de Robert Johnson. Avec un album qui sait à l’occasion sortir sans la moindre hésitation des carcans du blues pur et dur, Cadijo démontre par l’objet qu’il y a moyen de toucher un public élargi et de lui donner matière à aimer cette musique qui lui colle si bien à la peau. Et ne vous méprenez en découvrant la pochette, c’est aussi et surtout aux adultes que « Grandir » s’adresse !
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