mardi, 13 mai 2008
SEAN CARNEY
LE ONE WAY – SAINT OUEN (93)
Le 12 mai 2008
http://www.seancarneyband.com
http://www.myspace.com/seancarneyband
http://www.oneway-cafe.com
http://www.myspace.com/onewayclub
Le pari de programmer Sean Carney en cette fin de très long week-end de mai était osé mais il a été gagnant puisque c’est une assistance copieuse et motivée qui est venue assister à la prestation de ce bluesman venu de l’Ohio se produire en quartet avec des musiciens pour le moins talentueux puisque l’on reconnaissait aux côtés du chanteur et guitariste rien de moins que Bill Stuve à la basse, Eric Blum aux drums et Gene ‘King Sax’ Walter au saxophone ! Autant dire que la communauté blues n’a pas hésité à braver les embouteillages et à faire le déplacement pour ne pas manquer un événement de taille qui était annoncé instamment depuis quelques jours sur les ondes et autres organes spécialisés dans le genre …
C’est en solo et sur un blues lent que Sean Carney va démarrer son set ce soir, laissant parler sa guitare avec beaucoup de finesse pour bien marquer le ton qu’il souhaite donner à ce concert puis invitant Bill Stuve à le rejoindre pour un très beau « Rambling On My Mind » réduit pour l’occasion à un duo basse / guitare. Arrivé sur le troisième titre, Eric Blum donne au trio une certaine classe et c’est vers un « Two Many Cooks » emprunté à Robert Cray qu’il nous entraîne, le groupe colorant son jeu de teintes vintage très attirantes et fignolant les détails avec un talent fou qui produit un effet ravageur sur un public inévitablement conquis. Quelques démonstrations individuelles nous font tranquillement passer vers une émouvante composition, « What Can I Say ? », puis c’est au tour de King Sax de venir se joindre au Sean Carney Band, non sans avoir commencé par aller faire un tour dans tout le One Way et jusque sur la terrasse où le public se presse, chaleur estivale oblige …
Le saxophoniste nous invite à le rejoindre et à faire le « Honky Tonk » en sa compagnie puis c’est après être monté dans un « A Train » que l’on se dirige à toute vapeur vers un « Good Time Charlie » bourré de feeling et rehaussé des cuivres de ce colosse qui a joué avec ce qui se fait de mieux sur la scène internationale, Beatles inclus … Encore quelques explications en musique sur les choses de la vie et la manière de les appréhender couronnées d’un superbe solo de basse et d’un non moins voluptueux solo de batterie et c’est vers le bar que Sean Carney et ses musiciens s’en iront pour se rafraîchir un moment et commencer à signer quelques autographes aux premiers acheteurs des albums de ce vainqueur du cru 2007 de l’International Blues Challenge de Memphis. Une référence !
Une rapide pause et c’est reparti de plus belle avec le Sean Carney Trio qui va venir allumer la mèche d’un One Way qui n’attend plus que ça pour exploser … Le ton monte inévitablement et les côtés jazzy s’estompent un peu sur des pièces comme « Bright Lights, Big City » mais on y retourne très vite quand King Sax reprend sa place sur un roulement de caisse claire … Un instrumental travaillé au corps par des musiciens visiblement ravis d’être là viendra finir de mettre la salle à genoux et c’est à l’invitation du saxophoniste que le public partagera avec le groupe des « Hey, I Feel Allright ! » pour nous conduire jusqu’à minuit, heure fatidique de l’extinction des amplis … Qu’à cela ne tienne, le One Way toutes vitres ouvertes jouera les prolongations et nous offrira dix minutes de rab avec « Keep On » et les multiples improvisations qui rythmeront une fois encore une prestation qui n’en a manqué à aucun moment de la soirée !
La chaleur est quelque peu tombée dans les Puces de Clignancourt mais la rue Jules Vallès grouille toujours des badauds restés pour commenter une soirée mémorable qu’il convenait de ne pas manquer. Quelques jours après avoir mis le feu au Soubock, Sean Carney et ses musiciens ont renouvelé la performance dans un One Way des grands soirs qui accueillait la dernière date française d’une tournée 2008 qui les emmènera dans les jours qui viennent vers la Belgique et l’Allemagne … A n’en point douter, ceux qui ont vu ce monument du blues en live ne sont pas prêts de l’oublier !
Fred Delforge – mai 2008
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