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CRAIG ARMSTRONG pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
vendredi, 30 mai 2008
 

Immer / One Minute / Memory Takes My Hand
(Virgin Classics – 2008) 
Durée 71’23 – 28 Titres 

http://www.craigarmstrongonline.com
http://www.myspace.com/craigarmstrong  

Tout le monde le connaît pour avoir créé la magnifique B.O. de « Roméo et Juliette » mais aussi pour avoir été l’arrangeur des albums de U2, Madonna et de Massive Attack et pour ce compositeur britannique, le temps est venu de frapper une nouvelle fois de façon très forte. A l’approche de son quarantième anniversaire, Craig Armstrong créait l’événement dans la musique classique avec « The Space Between Us », dix ans plus tard il aide l’electro à la rejoindre en usant de trois de ses œuvres récentes et en les faisant interpréter par Clio Gould au violon, Lucy Crowe au chant soprano, les Apollo Singers et leur maître de chant Stephen Betteridge et enfin le BBC Symphony Orchestra conduit par Garry Walker. Créateur d’un nouveau langage et d’une nouvelle dimension musicale, Craig Armstrong risque autant de faire crier au fou qu’au génie, et pourtant …

Il fallait oser le faire mais l’Ecossais n’est pas homme à renoncer aux projets les plus fous et c’est en entrant des deux pieds dans le troisième millénaire qu’il s’exécute, laissant la part belle aux cordes et pour commencer à celles du violon de Clio Gould pour qui il avait spécialement composé « Immer » il y a un an. Acoustique et délicate voire parfois même quasiment inaudible sans un casque, cette pièce d’une petite vingtaine de minutes donne le ton général d’un ouvrage redondant qui se fait désirer mais qui sait être généreux une fois que l’on en a saisi les clés. En une quinzaine de morceaux qui ne dépassent que de très peu la minute chacun, « One Minute » pose ensuite autant de petites questions que l’on se plairait éventuellement à voir un jour développées tant le côté open de ces créations faites pour l’inauguration du Concert Hall de Perth est saisissant ! Vient enfin « Memory Takes My Hand », une œuvre en douze parties chantée par la soprano Lucy Crowe dans le cadre de l’accompagnement d’un film qui se présente dans une version remixée plutôt convaincante. Loin de toute forme de tapage, Craig Armstrong signe à l’arrivée un album très intimiste qui n’est pas à mettre entre toutes les oreilles mais dont l’ampleur sera, à n’en point douter, mise au plus juste en valeur lors du concert qu’il donnera le 26 juin en la Basilique de St Denis. L’éternité lui tend les bras …