|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
|
mercredi, 14 mai 2008
La grève du sol
(L’Armada Productions – 2008)
Durée 38’21 – 10 Titres
http://www.lugo-musique.com
http://www.myspace.com/lugomusique
 Que de chemin parcouru depuis son premier album sorti en 2004 ! Lugo a pris le mors aux dents et a écumé méticuleusement tous les grands festivals de l’Ouest de l’hexagone mais s’est aussi offert un DVD live qui a succédé à un deuxième opus paru en 2006 et c’est au sommet de son art que le combo rennais revient aujourd’hui avec un nouvel effort qui devrait lui permettre de monter encore d’un échelon vers une reconnaissance à son juste niveau. Plus électrique que sur ses précédents essais, la pop de Lugo en appelle toujours autant à une inventivité attachante et à un mélange d’humour très personnel et de sentiments forts, les influences majeures de Cédric Guyomard (chant et guitare), Cédric Motte (basse) et Vincent Perrigault (batterie) ressortant de façon plus ou moins évidente sur un troisième album en tous points réussi. Entre M et Mickey3D avec par moments quelques petits relents de Téléphone, Lugo démarre sans s’embarrasser du moindre préavis « La grève du sol » !
On aime d’entrée de jeu ce ton léger et faussement détaché qui pousse le groupe à donner le meilleur de lui-même sur une rondelle où les guitares se voient rehaussées de quelques bribes d’electro et de percussions bien trouvées et où les refrains interpellent immédiatement. Avec une voix ou plus exactement une diction qui rappelle très régulièrement celle de Jean-Louis Aubert, Lugo attire forcément l’oreille et parvient à la retenir tant le contenu de ce qu’elle chante est intéressant. Véritable douche écossaise, « La grève du sol » multiplie les sensations et passe du chaud au froid sans même prévenir, des morceaux comme « L’annonce », « Gene Kelly », « Une épée d’avance » ou « Débonnaire » apportant tous quelque chose d’unique qui contribue à la solidité définitive d’un édifice construit indéniablement pour résister à l’épreuve de la scène. Jeune et frais, assemblé pièce après pièce pour en arriver à un ensemble peut-être un peu bref mais totalement fait de creux et de bosses et surtout exempt de remplissage trop lisse et inutile, le nouvel opus de ces habitués des Trans mais aussi des Vieilles Charrues, des Francofolies ou des Terres Neuvas n’a sans doute pas fini de les aider à faire parler d’eux sur le reste du territoire. C’est tout le mal qu’on leur souhaite mais en attendant, c’est ceux qui ont choisi d’aller découvrir les charmes de la Bretagne l’été prochain qui auront le plaisir de retrouver Lugo en live des Cotes d’Armor jusqu’au Morbihan ! Un bonheur en cache souvent un autre …
|
