lundi, 05 mai 2008
Enelmedio
(O+ Music – Harmonia Mundi – 2008)
Durée 39’33 – 11 Titres
http://www.ousman.net
http://www.myspace.com/ousmandanedjo
 Ne vous déplaise, ce jeune artiste qui chante en wolof, en bambara ou en peul est originaire d’Ile de France et n’a découvert l’Afrique que pour ses 17 ans, en partie grâce à la musique de Touré Kunda … Musicien accompli, François Glowinski deviendra dès lors Ousman Danedjo et commencera à apprendre les langues d’Afrique de l’Ouest en même temps que les instruments traditionnels comme la kora ou le ngoni, aidé dans sa démarche par Siré Camara, un griot qui l’accueillera aux claviers dans sa formation pendant trois ans. Aux côtés de nombre d’artistes, Ousman se produira ensuite en Afrique et en France mais ce n’est qu’en 2007 qu’il parviendra à enregistrer « Enelmedio », son premier album solo, en compagnie de Fred Soul (piano, guitare, percussions), Denis Tchangou (batterie) et Raphaël François (basse) mais aussi de multiples invités comme Jean-Philippe Rykiel, Moriba Koita ou Diogal Sakho …
Il est devenu plus africain que certains Africains eux-mêmes et si la couleur de sa peau n’est pas typiquement locale, sa voix l’est indiscutablement tant le jeune homme a su mélanger avec beaucoup d’ingéniosité les rythmes ancestraux à la pop et au jazz. Les compositions qu’il nous présente en appellent à une très forte sensibilité et les mélodies glissent comme autant fins de nuages de sable propulsés par le vent du désert. On sent la chaleur qui se dégage de morceaux comme « Yuma Africa », « Sabou Nyumaya », « Borom Tangana », « Foulbé Fouta » ou « Saana » et c’est en faisant spontanément vœu de négritude qu’Ousman Danedjo nous les murmure à l’oreille, laissant les notes s’égrener par petites grappes pleines de sensualité et les arrangements apporter de petites touches très abouties à chacune des compositions. On retrouve en fin d’ouvrage le clip d’«En El Medio » qui nous rapporte vers les influences musicales brésiliennes de l’artiste et qui confirme que c’est par le brassage des cultures et des genres que la musique est encore et toujours capable d’évoluer. Ousman Danedjo passera par le Paris Jazz Festival en juillet et par le New Morning en octobre et à n’en point douter, cela donnera autant de bonnes occasions au public de reconnaître toute l’étendue de son talent. Incontournable !
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