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FESTIVAL ROCK 70's à CHARMONT (10) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 20 avril 2008
 

FESTIVAL ROCK 70’s
MJC – CHARMONT SOUS BARBUISE (10)
Le 19 avril 2008

http://www.natchezband.com
http://www.myspace.com/httpwwwmyspacecomnatchez
http://www.marquilly.com
http://www.myspace.com/cmarquilly
http://pagesperso-orange.fr/plugnplay/ 
http://www.myspace.com/plugnplayband
http://www.gl-band.com
http://www.myspace.com/glbandparis

Ca vous serait venu à l’idée de chercher Charmont-sous-Barbuise sur une carte de France ? Je vous rassure, vous n’êtes pas les seuls … Et puis quand on apprend que l’on y organise un festival dédié au rock 70’s et que ça dure depuis maintenant cinq ans, ça commence à donner envie ! Alors forcément, on regarde l’affiche et là c’est parti, il faut qu’on en soit, et en plus nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l’idée puisque le gratin de la presse nationale s’y est donné rendez-vous autour de vieilles caisses américaines, de Harley et de bons groupes … On nous aurait caché ça pendant quatre ans ? Ah les coquins ! Heureusement, ils se feront pardonner avec un accueil parmi les meilleurs dans l’hexagone …

Comment mieux commencer la soirée qu’avec Natchez ? Sincèrement je ne vois pas … C’est donc la grosse mécanique venue de la proche Marne qui va mettre le pied au plancher dès le début officiel du festival et c’est en travaillant sur son terrain de prédilection que la bande à Babac’h va nous mettre sur le cul dès le premier morceau ! Le southern rock de Natchez, c’est de la bombe et on n’en finit plus de se régaler des guitares des frangins Thierry et Manu et de la rythmique de folie balancée par Benj et Dédé … Les hymnes défilent comme un cheval de fer lancé sur les rails d’un succès amplement mérité et le public se gargarise d’une alternance de titres en Français et en Anglais, la voix de Thierry faisant autant d’étincelles sur des « Railroad Man » et des « Street Fightin’ Man » que sur des titres écrits dans la langue de Molière dans lesquels il est toujours question de filles, d’amour et de passion. Natchez avait prévu de sortir son nouveau DVD ce soir, pas de chance, il faudra encore attendre un peu mais quand on voit ce que le groupe est capable de mettre dans les amplis, on sait d’ores et déjà que la chose sera saignante à souhait ! Rendez-vous en mai pour la sortie …

Une longue pause pour laisser au public le temps de s’abreuver et de se restaurer et c’est une deuxième pointure qui se présente sur la scène de la MJC. On ne présente plus Christophe Marquilly, l’ex-frontman de feu Stocks, mais qu’est ce qu’on aime ses riffs, surtout qu’avec le temps, le bûcheron de la Stratocaster est passé à autre chose, un style plus fin, plus fouillé, plus fluide … Accompagné de ses tueurs à gages, Fabrice Debels à la basse et Thomas Gonzalez aux drums, le Ch’ti de la soirée va nous sortir le grand jeu en revisitant ses vieux hymnes mais également en nous en présentant de nouveaux, des titres comme « Pour que tu reviennes » arrivé au beau milieu de craqueries plus anciennes comme « Se faire la belle ». Un coup de sèche en hommage à Gallagher sur « Envie d’Irlande » avec cornemuses et flonflons, un trou de mémoire sur « Des croix, des noms » et une grosse frayeur sur « Ca me fait tout drôle » lorsque l’ampli se verra un temps privé d’électricité, tous ces petits détails contribueront à parts égales à ce que le Marquilly Blues’n’Roll Circus soit une fois encore une grande réussite ! Il serait temps que les professionnels s’en rendent compte …

On passe à Plug & Play, régionaux de l’étape mais également et ce n’est pas rien, co-organisateurs du festival en collaboration avec la MJC de Charmont … Bien décidé à mettre le public à feu et à sang ce soir, le quintet fondé par les artificiers Alan et Chris va nous proposer un mélange de ses titres les plus dingues et c’est en piochant dans son premier maxi et dans son premier album mais aussi en nous proposant de nouvelles compos carrément délicieuses que Fred et ses sbires vont nous la jouer stoner 70’s et heavy blues, le tout porté par un son typé Gibson et par des plans psychédéliques admirables au possible. Sur le coin de la scène, les autres groupes sont bluffés et, dans la salle, la réaction est unanime : Plug & Play est non seulement la fierté du village mais aussi de toute la région et pourquoi pas bientôt de la France entière. Des influences bien maîtrisées, une formidable envie de jouer et un plaisir qui passe par des breaks lourds et lents puis par d’autres plus aériens, ces p’tits gars d’ici ont tout ce qu’il faut là où il faut ! Ce n’est pas Christophe Marquilly, venu les accompagner sur un des vieux titres de Stocks, « J’vais craquer », qui osera vous dire le contraire …

Minuit a sonné depuis une quinzaine de minutes quand le GL Band prend possession de la scène et c’est parti pour un bouquet final de près de deux heures durant lesquelles ce band all stars où l’on reconnaît Pat Llaberia au chant, Fredo Guillemet à la basse, Phil Agram aux drums, Gilles Fegeant et Mar Todani aux guitares et Bruno Mieusset aux claviers va nous en mettre plein les yeux et plein les oreilles. On sent que la passion pour les Stones est énorme, Pat multiplie les déhanchements très Jaggeriens en même temps qu’il vocalise à la manière du maître et, derrière lui, c’est un tapis de velours que déposent des artistes techniquement et humainement irréprochables … Fredo nous lance un premier solo de basse aérien du feu de dieu et c’est Mar qui n’en finit plus ensuite de faire claquer les soli, Sylvain s’escrimant pour sa part sur son bottleneck et tout ce beau monde se retrouvant bien en place pour nous servir des « Burnin’ River », « Richmond Richman », « Down By The River Side » et autres « Everybody » qui résonneront encore dans la salle bien après la fin du concert. Rejoint par Lionel à l’harmonica pour une relecture de « You Gotta Move », le GL Band nous assènera un dernier « Rock’n’Roll Teacher » pour finir son set et c’est en compagnie de tous les musiciens du festival qu’ils nous offriront un rappel dédié aux Stones avec une « Honky Tonk Woman » pour laquelle Pat Llaberia chaussera même la guitare. Sacré concert !

Le temps de remballer les amplis et de vider quelques bouteilles de champagne, production locale oblige, et il ne nous reste plus qu’à rejoindre le gîte où nous sommes hébergés … Quelques trop courtes heures de sommeil et une bonne douche réparatrice finiront de nous remettre en phase et c’est après deux heures et des bananes d’asphalte que nous rejoindrons la base ! Alors, Chaumont-sous-Barbuise, vous savez où c’est maintenant ? Deux indices pour vous faciliter le travail, c’est à dix minutes en voiture de Troyes et c’est désormais inscrit dans la rubrique « mes favoris » sur le GPS … On s’y retrouve en 2009 ?

Fred Delforge – avril 2008