lundi, 07 avril 2008
(fr)agiles
(Les Editions de l’Ecritoire – Rue Stendhal – 2008)
Durée 52’34 – 12 Titres
http://www.yvesduteil.com
http://www.myspace.com/yvesduteil08
 D’Yves Duteil, la mémoire collective aura forcément gardé au plus profond d’elle un « Petit pont de bois » ou une « Tarentelle » présentés au public en 1977 par un de nos baladins les plus séduisants et écoulés à plus d’un million d’exemplaires … Et puis peut être une « Guitare qui le démangeait » deux ans plus tard, mais ensuite, combien sont ils à savoir que la carrière de l’artiste l’a conduit à chanter des textes évoquant Yitzhak Rabin, Albert Dreyfus, Ingrid Bétancourt ou encore le drame tibétain ? Boulimique d’écriture, Duteil s’essaiera également à la réalisation de livres où il marie textes et images et travaillera sa relation directement avec son public, celui qui le suit sur son site internet depuis maintenant dix ans et qui part à sa rencontre au gré des quelques dizaines de concerts qu’il donne chaque année. Engagé et lucide, celui qui a fait le choix de vivre discrètement pour mieux partager avec les autres nous présente un nouvel album, son treizième en studio mais le vingt-quatrième si l’on tient compte des enregistrements publics et des compilations de ses plus grands succès …
Fruit de diverses rencontres, qu’elles soient physiques ou tout simplement émotionnelles, « (fr)agiles » est né presque naturellement autour de deux guitares et d’une voix et s’est ensuite vu agrémenté de quelques amitiés, de longue date ou au contraire plus récentes mais invariablement sincères ! C’est ainsi que l’on y croise Art Mengo qui signe deux compositions sur les textes d’Yves Duteil, « Si j’étais ton chemin » et « La note bleue », mais aussi son vieux complice Pierre Marcellesi ou encore Véronique Sanson qui partage la mélodie de « Sur le clavier du grand piano ». Le chanteur y évoque ses souvenirs d’école avec « Madame Sévilla », la Corse où sont nées les premières compositions de « (fr)agiles » avec « Tu m’envoles », l’amour avec « Si j’entrais dans ton cœur » ou « Les amours fanées » ou encore Claude Nougaro avec la superbe « Note bleue », le tout avec toujours le même grain de voix et la même sensibilité, cette sorte de fragilité qui fait sa force et qui donne à ses chansons à la fois dépouillées et formidablement arrangées tout leur pouvoir de séduction. A l’heure où nombre de ses semblables s’interrogent sur l’avenir du marché du disque et se renfrognent, Yves Duteil laisse éclater sa joie de vivre et son plaisir de chanter et nous le montre jusque sur la pochette d’un album qui donne envie de le suivre encore loin et longtemps ! Dans les bacs dès le 7 avril …
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