samedi, 05 avril 2008 Paranoptimiste (Autoproduction – 2008) Durée 39’41 – 13 Titres
http://www.myspace.com/juanmanchot
Il se présente tour à tour comme un artiste incompris ou comme un chanteur à problèmes mais c’est surtout un poète qui se terre au plus profond de Juan Manchot, un de ceux qui mériteraient d’être reconnus du grand public tant son art est intéressant, subversif et absurde à la fois. Seul à la ville où il s’accompagne de sa fidèle guitare et d’un ordinateur rempli de séquences, Lionel Claveirolly qui n’a de Manchot que le nom de scène s’est offert une galette à mi-chemin entre le brut de décoffrage et le très complexe, se faisant rejoindre à la basse par Cyrille Fleith alias Jean Pierre Montlapin et invitant des amis comme Damien Bougnoux, Guillaume Meynard et Boubouche à poser respectivement leurs batteries, contrebasses et scies musicales au fil des pistes d’un album décrit à juste titre comme « Paranoptimiste » … Tout un programme !
Il a le verbe juste et le ton sauvage, se montant capable de faire quelques estafilades à ceux qui l’ennuient mais se présentant aussi au passage comme un apôtre de ce qu’il taxe d’alterchanson, un genre à part qui prend toute sa dimension quand Juan Manchot se lance dans l’interprétation de morceaux à la fois populaires et quasiment avant-gardistes comme « Ma bétonnière », « Le chanteur engagé », « Mauvaise foi » ou encore « Le gérant » … Un fort relent de rock alternatif ou libertaire, c’est selon l’air du temps, se dégage d’un album qui dit les choses franchement et qui ne s’embarrasse pas de gants pour taper là où ça dérange. On appréciera le ton définitif de « Léon est un con », les rimes tarabiscotées de « Ursulle, Ursulle » ou le fatalisme réjoui de « J’en ai marre », autant de titres qui mis bout à bout donnent à « Paranoptimiste » son véritable sens, celui d’un album de musique qui invite à garder les yeux ouverts sans pour autant les laisser éblouir par ce qu’on veut bien leur montrer … Juan Manchot n’a rien à y perdre, mais il n’a rien non plus à y gagner si ce n’est le respect d’un public qui finira forcément par se reconnaître dans ses textes et dans le ton qu’il utilise pour les chanter. C’est juste un baladin, un troubadour … Un artiste !
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