dimanche, 16 mars 2008 MIKE DEWAY LE ONE WAY – SAINT OUEN (93) Le 15 mars 2008
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C’est une équipe d’amoureux de la musique bleue mais aussi du Québec qui se retrouve en cette fin d’après-midi printanière avant l’heure dans les Puces de Clignancourt pour accueillir le grand Mike DeWay et sa « Gang de Fous » pour un deuxième concert au One Way en moins d’une semaine ! Autant dire que le quartet a trouvé ses marques dans l’établissement puisque non content d’y être programmé à deux reprises, il est venu se greffer à la jam du lundi … Quand on aime, on ne compte pas ! Et ça tombe bien parce qu’ils aiment …

Si la salle n’affiche pas tout à fait l’affluence des grandes soirées de l’unique Juke Joint parisien, le public s’est toutefois déplacé en nombre et l’on remarque de çà et là quelques musiciens et amis comme Lise Hannick et les Shake Your Hips! mais également Charles Pasi qui arrivera pour le deuxième set ou encore Boney Fields passé faire un bref salut juste avant le début de la fête … Car c’est bel et bien de fête dont il sera question ce soir, le premier set démarré sur les coups de 18 heures nous emmenant dans un univers où blues, funk et jazz se mélangent astucieusement pour donner un résultat épatant, les influences très blues de Mike DeWay se voyant admirablement mises en valeur par un band virtuose et véloce dans lequel on reconnaît Yannick Lambert à la basse, Phil Bernatchez à la batterie et Sébastien Grenier au saxophone. Une vingtaine de minutes passées à chauffer la salle nous conduiront directement vers un hymne typiquement québécois, le génial « Blues en dessous de zéro », et quelques autres chansons aux textes et à l’accent croustillant comme « C’est où qu’t’es allé » finiront par emmener Mike jusque dans la salle pour y faire son show au milieu du public ! Fin de l’acte un.

La pause d’une trentaine de minutes permet à tout le monde de saluer les retardataires et de faire des plans pour l’avenir et c’est en redémarrant sur un instrumental jazzy à souhait que Mike DeWay redonne ses droits à la musique, laissant lentement mais sûrement monter l’intensité et tirant de sa Stratocaster des notes hallucinantes que Sébastien Grenier saupoudre de ses accents cuivrés et que la rythmique vient par moments dynamiter pour laisser entrer le rock dans cette histoire de bon blues. Une adaptation à la mode 2008 de « Sans les femmes (le blues n’existerait pas) » donnera inévitablement au groupe l’occasion de confirmer la devise en invitant Lise Hannick qui nous sert pour commencer deux de ses titres, l’excellent « If You Go » et un de ses standards bourrés d’humour, de second degré et de feeling, « Magic Hands », sur lequel Charles Pasi vient poser son harmonica virevoltant. Un duo entre Mike et Lise sur « Rock Me Baby » donnera à Charles et Sébastien l’occasion de se livrer à un duel amical harmonica contre saxophone dont seule la musique sortira gagnante puis c’est revenu sous sa forme de quartet que le Mike DeWay Band calmera le jeu par un nouveau titre soft et jazzy datant des sixties.

Le temps d’installer les Shake Your Hips! et Jérôme, leur nouveau bassiste, aux côtés de Mike DeWay et c’est reparti pour une visite des standards du blues, Freddy Miller se lançant avec toujours la même puissance vocale dans une interprétation à couper le souffle du « Thrill Is Gone » de B.B. King puis dans un autre hymne incontournable, « Sweet Home Chicago », sur lequel c’est cette fois Jean Marc Henaux qui ira se frotter au saxophone de Sébastien Grenier … En grand seigneur, Mike DeWay offrira même aux parisiens leur morceau de bravoure, « Stormy Monday », et leur permettra de commencer à se familiariser avec les expressions québécoises puisqu’il présentera le morceau comme étant « un blues cochon » et c’est en terminant en slide avec un verre que le guitariste s’en ira tutoyer Freddie King avant de nous proposer un final 100% personnel avec trois de ses titres, « Moi j’ai un œil sur toi », « La grosse bonne femme » et enfin « Une gang de fou » adaptée en version One Way sur laquelle le guitariste et chanteur au chapeau de paille nous offrira une démonstration toute personnelle de son duck walk québécois aux environs de 21 heures 30 !

Il ne reste plus qu’à aller saluer cette belle équipe que l’on ne manquera pas de retrouver du côté de Montréal, de Québec ou de Donnacona cet été … On se serait bien fait encore un petit « Câline de Blues » de ce bon Offenbach mais il faudra s’en passer car l’heure est maintenant aux préparatifs pour Mike DeWay qui s’en ira dans les jours à venir se produire dans le Sud de la France avant de retraverser l’Atlantique dans l’autre sens. En fond sonore, Charles Pasi a attrapé une guitare, Lise Hannick est à la batterie, Yannick Lambert joue de l’harmonica et le One Way résonne comme toujours d’un bon blues joué avec passion et talent … Ca se passe comme ça chez Christine ! Le temps de s’emmitoufler et de grimper sur la Harley de l’ami Bruno Migliano et c’est sous une pluie fine mais transperçante que nous quittons les Puces puis Paris en direction de l’Ouest. Vouloir éviter les embouteillages et les problèmes de stationnement du samedi après-midi valait bien quelques gouttes …


Fred Delforge – mars 2008
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