|
Ecrit par Fred Delforge |
|
|
|
jeudi, 27 mars 2008
L’Etang de Kukufah
(Dreaming Music – Musea – 2007)
Durée 75’24 – 15 Titres
http://www.myspace.com/stphanelemaire
http://www.trollmusique.fr
http://www.musearecords.com
 Il est le pianiste et compositeur qui a formé le groupe Proverbe Chinois mais c’est en rejoignant le combo Moving Gelatine Plates lors de sa reformation en 2004 que Stéphane Lemaire a fait un grand pas en avant en matière de popularité, profitant de cette renommée toute nouvelle pour s’offrir son premier album personnel à la fin de l’année 2007 en collaboration avec Michel Hausséguy qui vient poser ses effets et bruitages mais aussi à l’occasion un violon ou même sa voix aux côtés des ivoires et autres instruments de ce génial touche à tout. Entre partitions et improvisations, la création de Stéphane Lemaire s’inspire des œuvres répétitives des formations US et nous conduit dans un univers qu’il a bâti comme une grande étendue liquide …
A la fois électronique et organique, la musique de Stéphane Lemaire est une frontière naturelle, une sorte de rivage où l’on se pose pour regarder au loin et goûter à nombre de sensations plus envoûtantes les unes que les autres, les yeux dans le vide et la tête dans les nuages. Les redondances dérangent un court moment et deviennent ensuite très attachantes, des morceaux comme « Nytadam » finissant même par devenir carrément obsédants tant l’association d’une voix féminine et d’une autre masculine sur la répétition de ce terme a des vertus hypnotiques. La suite n’est qu’une association d’harmonies subtiles et de sons parasites, un coup redondant porté sur une caisse de guitare venant donner la réponse à des tubulures cristallines qui s’ébrouent au gré du vent, une variation synthétique s’accrochant à une note de claviers … La traversée de « L’Etang de Kukufah » réserve à qui s’y aventure quelques belles surprises où l’on retrouve l’héritage de Philip Glass ou encore celui de Brian Eno au travers de belles pièces comme « Brouillard », « Gongs », « Sanctum Sudarium » ou encore « Automne à Trousalé ». Présenté dans un digipack trois volets particulièrement réussi, l’album n’aura aucun mal à convaincre ceux qui ne jurent que par les musiques innovantes et complexes … Il fallait oser le faire !
|
