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ROLAND TCHAKOUNTE pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 26 janvier 2008
 

Waka
(BCA Records – 2008) 
Durée 60’33 – 13 Titres

http://www.roland-tchakounte.com  
http://www.myspace.com/rolandtchakounte
 
Que de chemin parcouru depuis « Aba Ngo », le précédent opus que Roland Tchakounté avait autoproduit en 2005 ! Sur les routes du monde bien évidemment puisqu’en tandem, en trio ou en groupe, le plus francilien des Camerounais est parti prêcher la bonne parole de son world blues de Chicago à Memphis, de Cognac à Mantes la Jolie et de Montréal jusqu’en Belgique, y faisant à chaque fois l’unanimité … Mais aussi musicalement puisque d’un effort en duo acoustique où seules la voix et les guitares se mêlaient, Roland Tchakounté passe à une formule où la guitare de Mick Ravassat s’électrifie et se double occasionnellement d’une basse et associe non seulement les percussions de Mathias Bernheim devenues indispensables à quiconque a découvert l’artiste en live mais aussi de façon plus impromptue les claviers de Christian Rousset. A sa voix si caractéristique et à son jeu de guitare acoustique particulièrement sensuel, Roland Tchakounté ajoute quelques notes tirées d’un harmonica sorti presque par hasard de sa poche et décline sa musique dans une direction de plus en plus élargie, les racines restant plus que jamais blues mais les sonorités s’en allant dans une voie où rien n’est interdit, que le résultat se teinte par moment de funk, de folk ou encore d’une petite touche de pop !

C’est un album surprenant et fabuleusement mature que Roland Tchakounté nous propose avec « Waka », un ouvrage pour lequel il a choisi de ne pas jouer la simplicité en se répétant mais au contraire de se renouveler et surtout d’évoluer, au risque de choquer quelque peu un parterre de fans sans cesse grandissant mais en sachant au fond de lui-même que la démarche serait comprise tellement elle est sincère. Des errances de ses trois dernières années, le chanteur a appris énormément et c’est avec beaucoup d’humilité qu’il met en pratique tout ce que ses rencontres ont pu lui apporter, ouvrant son cœur encore un peu plus grand et persévérant encore et toujours à chanter dans son dialecte maternel, le Bamiléké, que très peu de gens peuvent comprendre sur le papier mais que chacun ressent à sa manière au fond de soi, et laissant même un court moment entrer le Français dans une nouvelle composition, « Bintou », qui perturbera peut-être un peu les vieux aficionados trop puristes mais qui ne manquera en aucune façon de lui ouvrir les portes des radios et pourquoi pas des télés francophones. Toujours aussi habile en slide, Mick Ravassat fait pleurer ses cordes et conforte admirablement le caractère bouleversant de nombre de morceaux, revenant à un jeu plus conventionnel sur d’autres qu’il ponctue à chaque instant des traits de génie qui lui sont caractéristiques. Au rang des nouveaux hymnes, on notera bien entendu les « Ka Tchog Bouam », « Zuiktam », « Alela » et autres « Ngwade Kebwo » que l’artiste se fera un plaisir de commenter lors de ses concerts mais aussi des morceaux aux titres plus parlants comme « Politik », « Africa » ou encore « X O Blues » qui n’est bien entendu pas sans faire allusion aux prestations cognaçaises d’une formation qui est revenue des rives de la Charente avec en poche le Prix Cognac Passions 2007 … Parvenu à trouver la formule magique qui convient au plus juste à sa musique, Roland Tchakounté mélange avec un talent hors du commun le noir et le blanc, le blues et la world, l’Afrique et l’Amérique mais aussi l’Europe et en arrive à nous offrir un album mi-griot mi-bluesman qui ne manquera pas de faire date dans l’histoire moderne des douze mesures ! A découvrir dans les bacs dès le 28 février en en live le soir même au New Morning …