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BIGDEZ pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 20 janvier 2008
 

You can smile
(Why Note Records – Nocturne – 2008) 
Durée 45’33 – 13 Titres

http://www.bigdez.com
http://www.myspace.com/bigdezbluesband
 
Il y a une douzaine d’années que Bigdez a vu le jour du côté de Paris mais quand on se retourne un moment sur les plus belles heures du groupe, c’est régulièrement de l’autre côté de l’Atlantique et plus précisément du côté d’Austin, Texas, que l’on se retrouve propulsé ! De ses deux membres fondateurs, le guitariste et chanteur Phil Fernandez et le claviériste Bala Pradal, Bigdez obtiendra non seulement la cohésion musicale mais aussi un don évident pour la composition et si le premier s’en est allé plus souvent qu’à son tour bœuffer aux States avec Billy Branch ou Luther Allison ou encore accompagner Mike Cross et Uncle John Turner, c’est en Europe que le combo où l’on retrouve traditionnellement Marc Schaeller aux harmonicas se fera un nom grâce à deux premiers albums où le blues et le rock sont deux dénominateurs communs mais où le funk, la country ou le jazz ne manquent jamais de faire quelques apparitions. A l’heure de s’offrir un troisième rejeton, Bigdez a repris tout naturellement le chemin des Etats Unis et y a réuni quelques artificiers notoires de la scène internationale pour une fois encore tenter le jackpot. Et comme toujours, c’est un album d’une rare perfection qu’il nous présente aujourd’hui …

On se contenterait d’un album où seules la Strat et la voix de Phil et les ivoires de Bala seraient réunis tant les deux musiciens ont trouvé la façon idéale de mettre en harmonie parfaite leurs talents respectifs, mais en artistes généreux qu’ils sont, les deux pilotes de l’ovni Bigdez ont décidé d’en faire des tonnes, d’où sans doute le qualificatif de Big qui agrémente de nom du groupe ! Des cuivres en veux-tu en voilà avec trompettes et trombones mais aussi avec le sax ténor de Gordon Beadle, des chœurs à faire se retourner dans leur tombe les regrettés Ike Turner et James Brown, un harmo volubile et une rythmique bien huilée qui fait tourner le tout de façon impeccable, mettant admirablement en valeur onze compos chiadées comme au bon vieux temps de la soul et du rock et deux reprises bien choisies, « You Don’t Know What Love Is » de Fenton Robinson et l’énorme « Shake Your Money Maker » du non moins phénoménal Elmore James, rien ne manque à l’appel ! Se lançant dans des concours de descentes, de manche pour l’un, de claviers pour l’autre, les deux frontmen ne manquent jamais de mettre la note juste à l’endroit le plus précis et que ce soit au B3, au Fender Rhodes ou encore au piano, c’est avec toujours la même maestria que Bala Pradal pousse en permanence Phil Fernandez dans ses derniers retranchements, créant une saine émulation et le forçant à être à 200% sur des morceaux au charme certain comme les excellents « Ace Up Your Sleeve », « Low Pressure », « Hypnotize Me » ou bien entendu « You Can Smile ». Si on ajoute en prime une diction que l’on jurerait venue d’un des vrais bluesmen du terroir et une production maison qui n’a absolument rien à se reprocher, on aura très vite compris que c’est avec un des ouvrages phares des années à venir que Bigdez marque un grand retour dans les bacs un peu moins de trois ans après le déjà très abouti « Night After Night ». On en est forcément enchanté …