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JEAN SANGALLY pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
dimanche, 13 janvier 2008
 

De l’Afrique au Blues
(Le Mélomane – 2008) 
Durée 68’34 – 15 Titres

http://www.jean-sangally.com
http://www.myspace.com/jeansangally

Quel point commun peut il y avoir entre Brassens, Chambéry, le Blues et l’Afrique si ce n’est la musique et le parcours atypique mais ô combien enchanteur de Jean Sangally ? Un premier album en partagé entre compos et reprises mais aussi entre Molière et Shakespeare en 1995 en appellera deux autres dont un dédié aux morceaux d’anthologie du Sètois sur fond d’afro-blues et de jazz en 2000 et un autre voué aux créations personnelles du franco-camerounais quatre ans plus tard et c’est après avoir partagé les scènes avec Nina Simone, BB King, Carole Frederiks, Alvin Lee et même Renaud et s’être produit de Cognac à Avoine et de Thessalonique au Creusot que Jean Sangally s’offre un quatrième opus en forme de best of puisqu’il y retrace une grande partie de son histoire au travers de nombre de créations qui, si elle ne brillent plus franchement par leur originalité, le font encore sans la moindre hésitation par la qualité de leur interprétation … Let’s play the blues Monsieur Sangally !

La guitare inspirée et la voix qui roule les r comme si son style tout entier en dépendait, le guitariste au béret méticuleusement rivé sur le crane nous joue le blues qu’il aime, celui de ses origines africaines, celui de ses pensées américaines et celui de ses attaches hexagonales, usant avec le même talent des diverses langues et dialectes et trouvant à chaque instant le ton juste et la note adéquate pour toucher droit au cœur. Si les musiques sont plus souvent qu’à leur tour inspirées des grands standards du blues, c’est aussi parce que Jean Sangally affiche un respect tout particulier pour les grands noms qui lui ont donné la foi en cette musique et c’est avec la même forme de respect qu’il reprend à son compte les thèmes chers aux vieux bluesmen du delta dans le genre de Robert Johnson, la boisson, les femmes et accessoirement l’abus des deux. On retrouve avec toujours le même bonheur intarissable les hymnes parfaits de « Monsieur Sangally », les « AC2L », « Les routes du doute » et autres « Desesperado Blues » mais aussi ceux plus anciens comme « Me Limbo Na », « Biweli » ou « Mbele Moua » qui apportent à l’ouvrage un côté tribal et festif à la fois intéressant et irrésistible. Agrémentés de guitares, de percussions ou encore de cuivres, les quinze de titres de ce florilège ne suffiront sans doute pas à faire changer d’avis les opposants à la langue française dans le blues mais convaincront assurément les autres que chanter le blues dans notre langue et qui plus est avec un accent aussi succulent est indéniablement un plus dont on aurait tort de se priver ! Douala et Yaoundé n’ont jamais été aussi proches des Alpes et ça ne peut que nous faire le plus grand bien …