jeudi, 17 janvier 2008 Battlefield (Jarring Effects – Discograph – 2008) Durée 52’11 – 11 Titres
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Ils avancent à pas de loup sur les routes d’un dub très largement teinté de rock et ce nouvel album des Tourangeaux d’EZ3kiel marque une fois encore une évolution naturelle en direction de leurs premières amours, celles des influences venues de Nine Inch Nails ou de Primus … Devenu quatuor, le combo des bords de Loire s’est adjoint les services du multi-instrumentiste Stéphane Babiaud qui vient désormais prêter main forte au trio originel formé de Joan Guillon (machines), Yann Nguema (basse) et Matthieu Fays (batterie) et le charme de sa musique ne s’en voit qu’augmenté, la noirceur ambiante gagnant énormément grâce à cet apport nouveaux et le groupe ayant eu l’idée de génie d’inviter en prime quelques invités comme le slammeur Blu Rum 13, le groupe Narrow Terence ou encore le quatuor belge DAUU qui avait entre autres accompagné EZ3kiel sur sa tournée en 2005 … Avec un ouvrage à la fois sombre et malsain mais aussi captivant au point d’en devenir envoûtant, le groupe confirme que l’aura biblique qui entoure le personnage auquel son nom est emprunté n’est pas usurpée !
Lourdes et oppressantes ou encore aériennes et souples, les ambiances de « Battlefield » transcrivent à merveille toutes les phases du combat musical auquel EZ3kiel se livre en ce début d’année, des préparatifs exubérants au premier assaut vigoureux puis du comptage méticuleux des victimes jusqu’aux représailles sanglantes et enfin jusqu’aux errances de la reconstruction, lorsque les ennemis d’un temps ou leurs descendants se rapprochent au point de devenir amis ou même amants … On se laisse envahir par le dub totalement inclassable du groupe et on passe d’instrumentaux particulièrement succulents comme « Adamantium », « The Wedding » ou « Firedamp » à des morceaux très astucieusement chantés par les invités, « Spit On The Ashes » et « Alignment », et le hip hop rejoint le rock pour lui donner encore plus de force et de pouvoir de conviction avant que l’on en passe par le clin d’œil à l’histoire avec l’Opus 64 du « Romeo And Juliet » de Prokofiev revu et corrigé à la sauce EZ3kiel. C’est une véritable leçon de composition que les quatre musiciens nous proposent avec ce nouvel effort qui démontre par l’exemple qu’un concept album, aussi sombre soit-il, n’est pas forcément un ouvrage insipide et inodore auquel seul le groupe qui l’a commis arrive à prendre un peu de plaisir. Ils sont bien décidés à aller prêcher leur bonne parole bien plus loin que Jérusalem ou Babylone et c’est dès le 7 février, deux petites semaines après la sortie de « Battlefield », qu’EZ3kiel s’en ira pour plusieurs mois sur les routes de France … A ne manquer sous aucun prétexte !
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