vendredi, 11 janvier 2008
Demandez le programme
(L’Autre Distribution – 2007)
Durée 47’41 – 14 Titres
http://www.agnes-bihl.fr
 Elle a très tôt été touchée par toutes formes d’art grâce à une famille qui baignait dedans et c’est en commençant par l’écriture et le théâtre qu’Agnès Bihl fera ses premières armes, la révélation musicale arrivant plus tard lorsqu’elle découvrira par hasard Allain Leprest au Cabaret Libertaire Parisien … Amoureuse de la chanson française à textes, elle s’inspire très vite de Brel et de Brassens mais aussi de Renaud a qui elle emprunte le franc parler et les idéaux humanistes, tapant à l’occasion sur les commandos anti-IVG pour mieux réaffirmer son engagement non pas simplement féminin mais tout bonnement humain. Des débuts sur scène en 1998 l’encourageront à enregistrer un premier album en 2001, « La terre est blonde », puis un deuxième en 2005, « Merci Maman Merci Papa », et c’est toute auréolée du Prix Félix Leclerc reçu aux Francofolies de Montréal en 2006 et accueillie sous l’aile protectrice de Charles Aznavour qui l’emmène sur ses tournées pour assurer ses premières parties qu’Agnès Bihl signera un troisième effort à l’automne 2007 …
Elle a souhaité s’offrir l’album parfait, celui capable de lui faire définitivement franchir les derniers écueils qui conduisent à la reconnaissance du public, et si elle cosigne une partie de ses musiques, elle a quand même plus que de raison fait appel à des compositeurs comme Aldebert, Alexis HK, Nicolas Montazaud, Tom Poisson ou Giovanni Mirabassi pour mettre en musique des textes qu’elle a soignés aux petits oignons ! En forme de coup de poing ou encore de coup de cœur, la poète déballe sans trop hausser le ton mais en faisant parfaitement sentir sa détermination ses idéaux, les sujets qui touchent et les sujets qui fâchent … De la mise au rebut des cadres à l’approche de la cinquantaine (« Demandez le programme ») jusqu’à la chasse aux sans papiers (« Mais où est donc Ornicar ») en passant par les joies et les questions existentielles liées à la maternité (« SOS bonheur », « La complainte de la mère parfaite »), Agnès Bihl se laisse aller à jouer plusieurs rôles, celui de la femme enfant blessée par les agissements des adultes ou simplement par la vie (« Touche pas à mon corps », « La petite sirène »), celui de la femme fatale croqueuse d’hommes un peu bancale (« I’m A Poor Lonesome Callgirl », « L’ex de ma vie », « A nous les garçons ») ou même celui de la femme qui doute d’elle-même (« Jamais + Jamais ») ou simplement de ses capacités à séduire et qui à force de régimes se retrouve proche des « 0% » de matière grise. Agrémentées d’arrangements simplistes ou au contraire plus travaillés, les chansons réalistes d’Agnès Bihl se laissent déguster tellement facilement que forcément, on en redemande … Attention de ne pas passer à côté de ce pur chef d’œuvre !
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AGNES BIHL 
