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BLUES POWER BAND au BR (78) pdf print E-mail
Ecrit par Fred Delforge  
samedi, 15 décembre 2007
 

BLUES POWER BAND
Brasserie de la République – Mantes la Jolie (78)
Le 14 décembre 2007


http://www.bluespower-band.com
http://www.myspace.com/bluespowerband
http://www.myspace.com/shakeskakeyourhips
http://www.myspace.com/brasserieconcert 

Il y a des soirées que l’on essaie de très vite oublier et d’autres dont on souhaite se rappeler longtemps mais il est rare que ces deux sentiments opposés se rejoignent et se télescopent, sauf peut être quand on s’appelle Blues Power Band et que l’on joue au BR, le nouvel antre des nuits yvelinoises. Oublier qu’il n’y a eu que très (très !) peu de public, retenu qu’il était par des manifestations comme celle de Manu Dibango à deux kilomètres de là ou encore par le concert de Benoît Blue Boy au non moins fameux One Way … Se souvenir que la poignée de potes présents auront eu droit à un concert tellement privé que c’est le public et non le groupe que l’ami Bannish présentera au bout du second set ! Des moments comme ça, on se félicite presque de ne pas avoir eu à les partager, et pourtant …

Se dépensant autant devant dix personnes que devant mille, le quintet parisien aura ce soir à cœur de donner le meilleur de lui-même et c’est en ponctuant ses morceaux d’un trait d’humour dans lequel on ne sent aucunement un quelconque sentiment de désabusement que Blues Power Band va faire son show de la façon la plus professionnelle qui soit, celle de véritables musiciens qui assurent et qui ne se retiennent jamais de donner ! On laisse donc défiler les « My Babe », « Woman Of Action » et autres « Dial Bee / Pee / Bee » avant d’aller rejoindre Prince et son « Kiss » sur lequel Régis à la Les Paul et Paco à la Telecaster se laissent quelque peu partir en vrille, assurant le spectacle sous l’œil amusé d’un frontman qui quitte même la scène un moment pour ne pas en rater une seule bouchée et soutenus par une rythmique encore et toujours irréprochable avec d’un côté Nico qui promène sa basse aux quatre coins de la scène et de l’autre le métronome Bathus qui assure le tempo comme un beau diable. Ajoutez-y le son inhérent au lieu et des lights qui prennent à chaque fois un peu plus de volume et vous aurez compris qu’il y a de quoi se régaler …

Le concert monte lentement mais sûrement en intensité et on se concentre sur des morceaux que Blues Power Band n’hésite pas à faire évoluer, jamais avare de quelques facéties ou de quelques improvisations pour entretenir le suspens, et si tout le monde connaît et apprécie les « Reverse Side Blues », « The More I Think », « Askin’ For More » et autres « Makin’ Love Is Good For You » pour les avoir déjà souvent entendus sur scène, chacun y trouve encore matière à être surpris et surtout carrément emballé tant le ton utilisé ce soir est franc et massif ! Tout revigoré d’une tournée showcase des Fnac consécutive à son entrée dans la discothèque idéale dudit distributeur, Blues Power Band a encore gagné en complicité et en cohérence et le résultat parle de lui-même puisque c’est à un grand groupe capable de rivaliser techniquement mais aussi artistiquement avec les meilleurs que l’on a affaire et ce n’est pas l’effrayant « Shoot Shoot Don’t Talk » qui marque la fin du premier set qui pourra convaincre qui que ce soit du contraire …

On se laisse aller à faire durer l’entracte et c’est en compagnie d’un autre grand groupe parisien, les brillants lauréats de la catégorie électrique du dernier tremplin Blues-sur-Seine que sont Shake Your Hips!, que Blues Power Band va revenir, emmenant pour commencer l’harmonica flamboyant de Jean Marc dans un formidable « Hold On I’m Coming » puis conviant Freddy au chant et Olivier à la guitare pour un « Thrill Is Gone » de tous les exploits durant lequel les cordes n’en finiront plus de lancer leurs étincelles dans une salle toujours aussi peu garnie mais toujours autant emballée par le concert ! On continue avec les standards et c’est cette fois « Walking The Dog » qui nous donne une bonne décharge d’adrénaline juste avant le grand moment traditionnel de toute apparition sur scène de Shake Your Hips!, l’impénétrable « Stormy Monday » emmené par un Freddy vocalement impeccable et entretenu par une paire d’artificiers de la six-cordes qui démolit tout sur son passage. Olivier prend son solo, Régis lui répond au plus juste et Jean-Marc en remet une couche avec un solo d’harmo à vous retourner les tripes … On est sur une autre planète !

Compte tenu des conditions, Blues Power Band aurait pu y aller à l’économie mais rien à faire, c’est en professionnels que les Parisiens se conduiront jusqu’au bout de la nuit et c’est sur un amusant « Got My Mojo Working » que les deux groupes se voient rejoints par l’ami Xav’ Alberghini à la guitare, ce dernier qui semble quand même plus à l’aise avec son appareil photo se montrant sous un autre jour lors d’un final à la fois épileptique et psychédélique qui n’était pas sans s’inspirer des élucubrations chères à un certain Jimi en d’autres temps … Encore un « Let’s Rock ! » venu du fond du cœur et un ultime « Livin’ In The West Side » pour laisser refroidir les amplis et Blues Power Band aura rempli sa part du contrat, celle qui consiste à donner du plaisir en jouant de la musique et en le faisant bien !

Encore une affiche souvenir à dédicacer (par les deux groupes s’il vous plait !) pour les clients de la table en coin de scène et l’affaire sera dans le sac, il ne restera plus qu’à aller se faire un dernier débriefing entre potes autour d’une bière de noël, après tout c’est de saison … Ceux qui ont fait le pari de rester bien au chaud devant la télé ont eu sacrément raison car dehors, il caille menu sur les coups de 2 heures du mat’ ! Par contre, quelle erreur d’avoir manqué un concert aussi énorme … Allez, séance de rattrapage pour ceux qui ont des regrets dès dimanche 16 décembre au One Way où les Shake Your Hips! auront forcément à cœur l’envie de rendre la monnaie de leur pièce aux Blues Power Band ! Ainsi va la vie, avec ses hauts et ses bas, le principal étant quand même de n’en retenir que les hauts …

Fred Delforge – décembre 2007